La liquidation d’Air Guyane plonge la Guyane dans l’isolement : Urgence et espoir

La récente liquidation d’Air Guyane, qui a suivi une longue période de conflits sociaux et de lourdes dettes du groupe Caire, a eu des répercussions dévastatrices sur la Guyane française. L’unique compagnie aérienne assurant les liaisons entre le littoral et l’intérieur de la collectivité territoriale a cessé ses activités, laissant de nombreuses villes et communes isolées privées de toute liaison aérienne. Cela a plongé les habitants dans un état d’urgence, avec des conséquences significatives sur leur vie quotidienne.

La fin de l’isolement aérien

La fin d’Air Guyane a eu un impact immédiat et dévastateur sur la vie des Guyanais, en particulier ceux vivant dans les communes éloignées non reliées par des routes. Les 30 000 habitants de ces zones ont été soudainement confrontés à un isolement massif. Les conséquences sont dramatiques, avec des professeurs absents, des augmentations de prix et la nécessité de naviguer pendant plusieurs jours en pirogue pour rejoindre la côte. Les répercussions de cette situation touchent tous les aspects de la vie quotidienne, de l’éducation à l’économie.

Réponse d’urgence de l’État et de la collectivité territoriale

Face à cette crise majeure, les autorités locales ont dû réagir en urgence pour assurer la continuité territoriale et répondre aux besoins essentiels de la population. La Collectivité territoriale de Guyane (CTG), en collaboration avec le soutien financier et logistique de la préfecture, a mis en place une délégation de service public d’urgence. Cela a permis d’affréter un avion de 19 places de la compagnie Chalair pour assurer une desserte régulière et acheminer des biens de première nécessité.

En outre, des hélicoptères de compagnies privées locales ont été mobilisés pour répondre aux besoins de la population. Cependant, ces déplacements en avion ou en hélicoptère ne sont autorisés que pour des motifs impérieux, tels que des raisons médicales, des décès ou des déplacements professionnels urgents.

Les failles du modèle « tout aérien »

La crise d’Air Guyane met en lumière les failles du modèle de transport entièrement axé sur l’aviation. En l’absence de routes reliant ces communes isolées, l’aviation était le principal moyen de transport pour les habitants de l’intérieur de la Guyane. La liquidation de la compagnie aérienne a mis en évidence le manque d’infrastructures alternatives, comme des routes ou des voies fluviales, dans cette région de plus de 80 000 km².

Pour remédier à cette situation, des projets de désenclavement sont envisagés, notamment la « Route du fleuve » qui relierait Maripasoula au littoral, ouvrant ainsi un accès essentiel à trois des cinq communes isolées. Toutefois, ces projets nécessitent un soutien financier et une impulsion du gouvernement central pour être menés à bien.

L’espoir dans les états généraux du désenclavement

Pour faire face à cette crise et réfléchir à des solutions à long terme, le collectif Apachi organise les états généraux du désenclavement. Lors de cet événement, des élus locaux et des représentants de l’État se réuniront pour discuter des mesures à prendre afin de garantir la continuité territoriale et le développement de la Guyane. La population attend des réponses concrètes et des actions immédiates pour mettre fin à cet isolement qui menace l’économie, la vie sociale et l’avenir de la région.

La crise d’Air Guyane a révélé l’urgence de développer des infrastructures de transport alternatives pour garantir la mobilité des habitants de la Guyane et renforcer leur connexion au reste de la France. La résolution de cette crise est cruciale pour la survie et la prospérité de cette région d’outre-mer.

M’A