— Par Dominique Daeschler—
FESTIVAL D’AVIGNON OFF.
Sur une échelle un personnage dans une carapace d’insecte (clin d’œil à Kafka ?) vite délaissée s’empare de la joie comme d’un problème à résoudre, convoquant tour à tour Spinoza et Montaigne, avec des plumes , en femme. Il y a comme un acharnement à jouer entre pression et dépression, à toute allure. Avec un sens certain du verbe, le comédien très jeune homme de bonne famille gentiment déluré essaie de nous faire adhérer au parti de la joie, en décidant comme lui d’y croire même s’il pencherait plutôt du côté des sceptiques tristounets. Quentin Barbosa se démène sur scène comme un beau diable, tourne en cage, envisage divers plans, invente la carte avec un seul œil pour voir la vie. Ce temps morose et violent de guerre et de pandémie ne pourrait-il pas être bouleversé par un changement radical et collectif qui appellerait le « care » à la rescousse. Le texte est intelligent même si ses nombreuses pirouettes ne facilite pas la tâche d’un comédien doué qu’on a plaisir à suivre sur le plateau.
17h30- théâtre Artéphile- jusqu’au 26 juillet ,relâche les 13 et 20.
Spectacle tout public à partir de 12 ans Durée 1h00
Monologue philosophico-burlesque écrit par Louise Wailly, jeu Quentin Barbosa
J’aime. Texte Nane Beauregard. m.e.s et jeu Laure Werckmann
Par Dominique Daeschler
Laure Werckmann a adapté le beau texte de Nane Beauregard publié Chez POL et le joue, assise face au public dans un fauteuil Corbusier vintage, comme une prière, une litanie, un long poème tout aux qualités de l’aimé. Le texte ne craint pas la description, la surenchère et y mettre des nuances dans l’émotion, la retenue ou l’excès n’est pas chose facile. Laure Werckmann y parvient en offrant totalement son histoire et son jeu au public, en partage dès le premier instant : nous l’écoutons comme si nous étions face à face dans son salon. On pourrait vite se lasser si sa façon d’aimer ne l’entrainait pas vite dans une interrogation sur elle- même, sur sa force de vie. Il y a des troubles, des essoufflements. La volonté de se convaincre, au-delà des mots, d’un amour qui n’est ni faiblesse ni enchainement mais une liberté qui la grandit dans l’acceptation de l’insaisissable. Dans ce mystère, avec mille nuances, la comédienne impose sa lecture du texte, en renvoi créatif à l’auteur.
19h35.Théâtre Artéphile. Jusqu’au 26 juillet, relâche les 13 et 20.
Texte : Nane Beauregard
Adaptation, mise en scène et jeu : Laure Werckmann
Création lumière : Philippe Berthomé
Collaboration à la scénographie : Angéline Croissant
Création musicale : Olivier Mellano
Collaboration à la mise en scène : Noémie Rosenblatt
Collaboration aux costumes : Pauline Kieffer
Régie générale et lumière : Virginie Watrinet
Stagiaire Arts du spectacle : Sabrina Chekirou