La crise mondiale actuelle due à la pandémie de covid 19 aggrave spectaculairement une crise tout aussi mondiale qui existe depuis longtemps. La crise sanitaire aggrave la crise permanente comme un corps affaibli peut être gravement atteint par n’importe quel microbe ou virus qui passe.
Le système capitaliste fondé sur la recherche du profit individuel maximum est malade et s’enfonçait dans une crise permanente, bien avant le COVID 19.
Pour preuve, la dernière crise financière et aussi économique de 2007 2008. Pour preuve le krach boursier de 1987.Et il y en eut d’autres.
Les états interviennent régulièrement massivement au secours des banques et des entreprises pour éviter l’effondrement en cas de crise aigüe comme aujourd’hui. Mais ils interviennent en permanence pour permettre au grand capital de relever son taux de profit.
C’est en ce sens que nous affirmons que l’état est l’état de la classe bourgeoise et des gros possédants.
Pour ce faire, les gouvernements au service des classes possédantes et en liaison avec celles-ci, font peser sur les travailleurs et les classes populaires le poids de la crise. Il s’agit de faire payer la facture aux travailleurs et aux couches populaires. Ainsi 140 milliards d’argent public de toute sorte sont siphonnés chaque année des caisses publiques pour être versés aux coffres fort du grand capital.
C’est donc dans le cadre d’une guerre de classe de plus en plus violente qu’il faut situer la crise que nous vivons à l’heure de la pandémie.
Cette crise sert, et servira de plus en plus, de paravent, sous couvert d’union nationale entre toutes les couches sociales, de « guerre » contre le virus, pour faire accepter encore plus de sacrifices aux travailleurs et aux classes populaires.
Oui ! La guerre contre le virus masque mal la guerre sociale qui se poursuit de manière impitoyable contre les travailleurs et les classes populaires.
La loi de finances rectificative a été votée avec 45 milliards d’aides au patronat, 300 milliards de prêts aux entreprises
Puis ce furent des milliards distribués directement aux grosses entreprises : 7 milliards à Air France qui, malgré cette annonce s’apprête à licencier, 5 milliards à Renault, il y aura sans doute autour de 2 milliards pour la SNCF et à bien d’autres.
Ceux qui en profiteront vraiment ne seront pas les petites entreprises mais comme toujours les plus grosses.
L’état paiera le chômage partiel à la place des patrons mais les travailleurs non-smicards ne percevront que 84% de leur salaire : une perte sèche de pouvoir d’achat de 200 à 300 euros en gros.
La loi d’urgence sanitaire veut imposer aux travailleurs qu’ils prennent une partie de leur congé sur les jours d’absence dus au confinement, qu’ils peuvent travailler plus, jusqu’à 60 heures par semaine. Il est possible selon cette loi de leur imposer un choix de congé annuel. Et les patrons se dépêchent de la mettre en application dans les entreprises.
Et quelque temps après, On a entendu M Roux de Bézieux, président du MEDEF déclarer qu’il fallait travailler plus. Puis Macron a fait son discours sur le déconfinement du 11 mai, puis Edouard Philippe, puis Bruno Lemaire le ministre des finances a déclaré qu’il fallait se remettre au travail. Tous ont fait écho aux injonctions de leur maitre, le grand patronat représenté par Roux de Bézieux
La rentrée des classes des petits est prévue par Blanquer, le ministre de l’Education, pour permettre aux parents d’aller travailler. Pour leur permettre d’aller suer le profit ! C’est le seul but.
En Martinique, Marie-Jeanne, le président de la CTM et la plupart des maires, ont tenu compte de la position défavorable des agents, notamment de ceux de l’Education. Ils ont décidé de repousser cette date.
Quoi qu’il en soit, le but de la « rentrée du 11 mai », c’est de refaire partir l’économie. Mais quelle économie ? L’économie capitaliste, c’est-à-dire les profits du grand capital, des Bernard Arnault, Bouygues, Mulliez, Bolloré, et de leurs vassaux, les riches fortunes d’Outre-mer, les Despointes, Hayot et compagnie.
D’ailleurs le confinement n’a pas été une obligation pour certains secteurs, pourtant non essentiels ; Comme par exemple les plantations de banane. Et il a fallu que les travailleurs soient mobilisés pour faire mettre en place les mesures d’hygiène barrières du COVID 19
Sur bon nombre de lieux de travail, comme toujours, les conditions sanitaires ne sont pas respectées.
La CGTM a été et sera particulièrement attentive à ce que toutes les conditions sanitaires soient respectées sur les lieux de travail. De l’eau, du savon, du gel hydroalcoolique, la distanciation, les masques.
La CGTM appelle les travailleurs à exercer leur propre contrôle dans leur entreprise, sur les mesures anti covid. Mais aussi sur toutes les autres mesures pouvant prévenir la santé, les mutilations, la vie des travailleurs dans l’entreprise, car ce n’est pas d’aujourd’hui que les conditions sanitaires ne sont pas respectées. Les entreprises sont une immense machine à broyer l’être humain physiquement et moralement.
Les camarades de la santé sont particulièrement exposés. Voilà des années qu’ils dénoncent et manifestent pour exiger du matériel, la non-fermeture de lits. Cette pandémie survient dans un état désengagement de l’état de la santé et de l’hôpital publics. Et aujourd’hui, le gouvernement n’accorde que deux petits milliards d’euros aux hôpitaux alors même qu’une pluie de milliards ruisselle sur le privé. Alors même qu’hypocritement Macron parle « des héros en blouse blanche »
Et que n’a-t-on pas entendu comme propos méprisants venus de la bouche de Darmanin, ministre du budget qui a osé dire ceci : « aujourd’hui la meilleure prime qu’on peut donner aux soignants, c’est de respecter les gestes sanitaires, de ne pas faire la fête, de ne pas sortir, de ne pas encombrer inutilement la médecine de ville et les urgences ». C’est un innommable mépris !
Pour illustrer ce propos, mes camarades ici présents pourront vous relater quelques exemples de problèmes dans certaines entreprises.
En conclusion, je terminerai ce propos liminaire en disant que la CGTM et c’est dans notre tradition, appelle les travailleurs, dès la reprise, :
- à organiser des assemblées générales pour discuter entre eux de la situation, mettre en place un système de contrôle par eux-mêmes des mesures prises par leur employeur
- à discuter aussi entre eux de la question du chômage partiel, des salaires, et de réfléchir aux moyens d’action et de lutte à mettre en acte s’ils le jugent nécessaire
- à réfléchir à toute forme de riposte nécessaire pour non seulement ne pas perdre de pouvoir d’achat, mais pour en gagner car c’est la lutte collective la plus large qui sera la plus efficace pour l’obtenir ainsi que toutes nos exigences
- En tout état de cause, la direction de la confédération met en garde le patronat contre les licenciements ! La préservation des emplois sera une de nos exigences les plus fortes. Et aussi l’exigence des embauches.
Nous nous organisons au niveau de la direction de la CGTM pour être prêts, si nécessaire à entamer des luttes larges et collectives. Nous le ferons à partir des travailleurs des camarades des entreprises.
Notre état d’esprit actuel est de refuser de payer la facture de la crise alors même que le grand patronat est gorgé de milliards !
Et pour ne pas en être les victimes, il faudra se battre. Et nous appelons l’ensemble des travailleurs à partager cet état s’esprit
G. Jean-Marie
Secrétaire général