MIX’Art : L’Art en liberté, exposition inaugurée en juin dernier au Grand Palais à Paris, arrive samedi en Guadeloupe à l’occasion du festival de musique caribéenne. Le but de l’opération: promouvoir l’égalité des chances et la diversité culturelle, grâce à des artistes de différents horizons.
Des bédéistes, des graffeurs, des danseurs, des musiciens… A l’occasion du festival de musique caribéenne, le public guadeloupéen va pouvoir découvrir une manifestation qui vise la « fusion artistique ». Avec MIX’ART : l’Art et Liberté, l’association Ariana, organisatrice de l’événement, veut promouvoir la richesse culturelle via cette « fusion artistique ». Du 21 au 28 novembre prochain, sur le parvis de l’hôtel de ville de Point-à-Pitre, le public pourra admirer une cinquantaine de toiles réalisées par des graffeurs et des bédéistes de premier plan, en forme d’abécédaire sur la diversité. Une manière de sensibiliser les Guadeloupéens sur le sujet. Les artistes présents à l’opération initieront également le public aux liaisons qui peuvent se créer entre des procédés créatifs et la prise de conscience de problèmes de société. Rencontre et échange sont les maîtres mots de l’opération.
Sur l’île, les Guadeloupéens pourront assister à des prestations scéniques, avec des œuvres réalisées en direct dans l’espace interactif. L’autre temps fort sera la réalisation d’une fresque collective de trente mètres de long avec les artistes présents. Enfin, le festival se ponctuera sur une note symbolique puisque les artistes du collectif MIX’ART célébreront lors d’une prestation mêlant street art, BD et musique, les trente ans du groupe de zouk créole emblématique, Kassav’.
L’exposition itinérante sur la diversité avait été inaugurée le 15 juin dernier au Grand Palais à Paris. Ariana avait demandé à Boutros Boutros Ghali, l’ancien secrétaire général des Nations Unies, ainsi qu’à Louis Schweitzer, le président de la Halde, de préfacer et postfacer l’album tiré des travaux réalisés.
Guadeloupe: La culture pour renouer les liens
Après avoir exposé au Grand Palais en juin dernier, les « street artistes » réunis au sein du collectif Mix’Art étaient vendredi et samedi à Pointe-à-Pitre. Au programme, exposition, performances et rencontres avec des artistes locaux.
La question de l’identité nationale est à la mode? Le collectif Mix’Art qui fédère une cinquantaine d’artistes sous l’égide de l’association Ariana, se mouille pour apporter sa pierre à l’édifice. Graffeurs, spécialistes du collage, de la BD ou du pochoir, une douzaine d’artistes de tout poil est venue se confronter à la réalité guadeloupéenne, à la rencontre de leurs homologues locaux, souvent en mal d’échanges avec la métropole. Et pourtant, on a pu le constater sur place, ces artistes parlent la « même langue », cet espéranto du street art qu’est la performance, aérosols de peinture en main. Vendredi, sur la place de l’hôtel de ville de Pointe-à-Pitre inondée de soleil, ils étaient invités à donner leur définition de la diversité. Ils ont ainsi partagé la même toile, longue d’une trentaine de mètres pour réaliser ensemble une fresque.
« Le métissage culturel par excellence »
Sous l’œil de badauds interloqués et au son du djembé, les Borrini, Kongo, YZ, Artof Popof ou encore Dark Elixir ont communié avec les membres de l’association 4KG basée à Basse-Terre dans un déluge de couleurs et de formes. L’événement qui s’inscrit dans le cadre plus large du Gwadloup festival des musiques caribéennes ravit Jacques Bangou, le maire divers-gauche de Pointe-à-Pitre. « La Guadeloupe, certains l’ont appris en janvier dernier, ce sont aussi des centres urbains et une jeunesse qui a besoin de lieux d’expression », explique-t-il.
« Le choix de la Guadeloupe comme première étape de notre exposition itinérante* n’est pas un hasard. La Guadeloupe, c’est le métissage culturel par excellence. Les projets culturels métropolitains ne sont jamais exportés vers les DOM. Attirer les regards vers ces départements oubliés grâce à Mix’Art, c’est notre victoire », se félicite Catherine Proust, présidente de l’association Ariana et instigatrice de l’événement. Pour ce faire, cette militante du « décloisonnement de l’art » n’a pas compté ses efforts pour convaincre des partenaires de s’engager dans cette noble cause, du ministère de l’Intégration au groupe Lagardère en passant par Nouvelles Frontières. Une véritable chaîne de solidarité pour renouer des liens par l’art avec une île meurtrie.
*Avant l’Essonne en janvier, Marseille en juin et la Martinique en décembre.