La Guadeloupe démunie face au Covid-19

En Guadeloupe, lutter contre la pandémie de Covid-19 est plus difficile qu’ailleurs en France. Ce département d’Outre-mer fait face à un manque de personnel hospitalier, mais aussi à l’impossibilité d’appliquer systématiquement certains gestes barrières, l’eau courante étant régulièrement coupée dans certaines régions. Nos reporters se sont rendus dans l’île, à la rencontre des soignants et des habitants.

La Guadeloupe lutte contre la pandémie de Covid-19 avec des moyens limités. Le service de réanimation du CHU de Pointe-à-Pitre, en hypertension depuis le mois de mars 2020, a passé le pic de la deuxième vague dans la souffrance. Plus de 9 000 cas de Covid-19 ont été reportés sur ce territoire de plus de 400 000 habitants depuis le début de la crise.

À l’hôpital, c’est grâce à des réservistes sanitaires envoyés en renfort par Paris mais aussi à l’armée que 44 lits de réanimation ont pu être ouverts durant le pic, jusqu’à début novembre 2020. Aujourd’hui, il n’y a plus que 29 places en réanimation à l’hôpital, et la cantine est encore utilisée pour recevoir des patients non-Covid.

Dégâts sanitaires et économiques

Si l’île vit la crise plus difficilement, c’est aussi en raison d’un problème récurrent de coupures d’eau, plus de 60 % de l’eau potable étant perdue dans les canalisations défectueuses du système de distribution. Une situation qui rend le lavage des mains – un geste essentiel pour se protéger du virus – parfois impossible.

Côté économique, les dégâts de la pandémie se font déjà fortement ressentir. La Guadeloupe dépend en effet beaucoup de son tourisme. En 2019, les visiteurs y avaient dépensé plus de 728 millions d’euros. Les prévisions 2020 tablent sur des recettes en baisse de 70 %. Pour tous les travailleurs du secteur de l’hôtellerie-restauration, l’année a été plus que difficile, certains devant même quitter l’île, faute de revenus suffisant.

 

En Guadeloupe, lutter contre le Covid-19 est plus difficile qu’ailleurs en France