— Jean-Marie Nol, économiste —
D’aucuns de mes lecteurs pourraient me taxer de pessimisme inopportun. Mon intention, en publiant cet article qui alerte sur les menaces sociétales pesant sur la société française, n’est qu’un état des lieux, vérifiable par tous les gens qui réfléchissent de manière pragmatique et rationnelle . Mon propos n’est nullement de décourager mon lectorat , mais essentiellement d’en informer une bonne partie de la réelle situation d’une société fracturée qui est aujourd’hui celle de la France et vers quoi cette dernière se dirige.
Sous des apparences de confort relatif, malgré les avatars qui submergent nos îles , les Martiniquais et guadeloupéens doivent prendre conscience des réalités et s’armer au moins moralement, car une guerre civile menace une France pleine de naïveté , affaiblie par le communautarisme , fracturée politiquement par l’immigration étrangère . Ce constat, je l’ai dressé depuis longtemps . Il est, depuis, entré dans le discours politique de façon émotionnelle : les français sont désormais exaspérés par le débat récurent sur l’islam et l’immigration. Constatons, pour l’instant, le remarquable comportement de la société civile, qui refuse le piège de la violence mimétique. La gauche annonce en vain les surenchères de « l’ultra droite ». Le citoyen lambda ne se rend pas compte que cette situation délétère aura forcément des répercussions en Martinique et en Guadeloupe, car ce qui nous menace, c’est la montée des populismes. Dans ce contexte la posture pro- communautariste de la gauche est grotesque. La société multiculturelle en France est désormais considérée par beaucoup d’observateurs avertis comme un échec et son fictif « vivre ensemble » une supercherie. Oui , disons le tout net un vent mauvais souffle sur la France. Les syndicats sont prêts au jusqu’auboutisme à compter du 5 décembre sur la question sensible des retraites. L’hôpital est gravement malade et les syndicats exaspérés par l’approche essentiellement comptable de la question des soins , ruent actuellement dans les brancards. Le débat sur l’islam et l’immigration n’en finit plus de fracturer la société française. Les étudiants donnent de la voix sur la problématique de la précarité. Le mouvement des gilets jaunes qui fêtera le 17 novembre son premier anniversaire, n’a pas encore dit son dernier mot. Je sens se lever depuis quelques semaines un vent mauvais. L’inquiétude gagne les esprits, le doute s’empare des consciences . L’autorité de l’Etat est discutée de toute part ; les français sont dépités et anxieux.
Je sens beaucoup d’attentes, c’est le symptôme d’un mal-être collectif. Ce que Emmanuel Macron fait n’est pas toujours compris mais il ne faut rien céder à un vent mauvais qui voudrait que la faute est forcément à l’État. Avec la problématique d’une dette publique de la France de près de 2500 milliards d’euros , ça sent la fin du modèle social français. 1 000 milliards d’euros d’impôts, taxes et cotisations sociales sont prélevés chaque année en France, et servent de plus en plus à couvrir les Français contre les aléas de la vie : vieillesse, maladie, charge de famille ou inactivité forcée, mais aussi à réduire les inégalités et limiter la pauvreté. Mais pour une large catégorie de français, cela s’avère toujours et encore insuffisant. Et pourtant,
Ils servent de plus en plus à couvrir les Français contre les aléas de la vie : vieillesse, maladie, charge de famille ou inactivité forcée, mais aussi à réduire les inégalités et limiter la pauvreté.
Au total, plus de 67 % de ces prélèvements obligatoires financent les dépenses de protection sociale, c’est-à-dire les retraites, les dépenses de santé, les allocations familiales, les aides aux chômeurs, les aides au logement et la lutte contre l’exclusion sociale. Cette proportion n’a cessé de progresser ces dernières décennies sous le poids notamment des retraites.
Le sentiment de remise en cause de ce système, exprimé notamment par l’insatisfaction du mouvement des « gilets jaunes », va contraindre Emmanuel Macron à repenser en profondeur ce modèle en cas de réélection en 2022. Quoi qu’on dise, quoi qu‘on fasse, de grands débats en fausses polémiques, le pouvoir aura nécessairement besoin d’un régime autoritaire pour réformer en force la société française… Par ailleurs , je pense que chaque époque rêve de la précédente, alors je crois fermement que la réponse de certains hommes politiques aux problémes actuels de la France réside dans le retour de l’autoritarisme . On y viendra forcément plus vite qu’on ne le croit !!!
Avons nous conscience que la société française (tout comme la société Antillaise dans une moindre mesure) a perdu tout sens spirituel; elle serait devenu uniquement matérialiste, consumériste et au fond nihiliste. Cette situation est intenable à terme, aussi il y aura bientôt sous la pression des événements un retour du religieux. C’est incontournable, le prochain pouvoir politique après la présidentielle de 2022 va devoir faire le ménage et durcir le ton, car la République dans ces moments-là a besoin d’être solennisée. Les Français sont en demande de symboles et d’images où la fonction présidentielle incarne avec force et autorité cette rencontre avec le peuple de France. N’en doutons pas !!!..On est déjà dans un choc des civilisations avec pour conséquence de fortes crispations identitaires , et en réaction très bientôt on pourrait assister à un regain de la tension sociale en France hexagonale. Certains n’attendent que ça pour embraser le pays des droits de l’Homme . Ne sous estimons pas le risque de guerre civile. Les esprits commencent à s’échauffer sérieusement en France sur la problématique de la laïcité , et l’attaque de Bayonne et la marche contre l’islamophobie sont symptomatiques d’un certain climat délétère . Tout est possible. Je suis assez pessimiste pour les années à venir quand au fameux vivre ensemble, pourtant indispensable à la cohésion sociale de la société française. Contrairement à certains de mes lecteurs utopistes qui développent une vision optimiste d’un monde qui doit faire face à de multiples crises, nous enjoignons les Martiniquais et guadeloupéens à regarder les difficultés « sans angélisme et sans hypocrisie. La menace populiste est désormais à nos portes. Ainsi, selon le politologue Dominique Reynié de toutes les démocraties, la France est sans doute la plus exposée à une amplification de la protestation de type populiste qui se traduira selon toute vraisemblance par une victoire électorale du populisme lors de l’élection présidentielle de 2022. En effet, certains signes précurseurs montrent une poussée sans précédent des mouvements populistes en Europe. Certes, nous devons laisser les choses se décanter. Mais rappelons nous, tout de même, que ce sont les élus et le gouvernement qui ont les cartes en main. Contrairement à ce que crois beaucoup de Martiniquais et de Guadeloupéens, le véritable pouvoir de décision réside plus que jamais en France, et tout ce qui se passe en France hexagonale aura automatiquement des répercussions sur nos régions . Si l’extrême droite arrive au pouvoir en France, toutes les cartes peuvent être rebattus dans un sens ou dans l’autre. La Martinique et la Guadeloupe subiront forcément les conséquences du changement politique en France et personne n’y pourra rien y faire. Donc dans ce cas de figure l’avenir est soit hypothéqué soit ouvert sur une aventure non maîtrisée. Là réside le véritable danger !
Jean-Marie Nol économiste