Il est vrai que cette fois-ci la consigne de la classe politique française était claire: “ les terroristes on va les terroriser ”. Ça m’a rappelé des souvenirs! … Pour l’heure, nous n’en sommes pas là.
L’ ivresse des mots, comme ceux prononcés par le chef de l’Etat à la Sorbonne lors de l’hommage du professeur d’histoire Samuel Paty, décapité par islamiste radical, ou encore après la mort du professeur de français Dominique Bernard égorgé par un fanatique musulman a longtemps placée la France hors de la réalité, et nous sommes en train de l’apprendre à nos dépends. Pour exemple, les médias écrivent régulièrement : « selon la formule prêtée à l’ancien président de la République, François Mitterand,, « on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment ». Elle renvoie à l ‘ambiguïté, à la dissimulation du mal par les hommes politiques à une période très récente. L’auteur en est le Cardinal de Retz, qui voulait chasser le cardinal Mazarin du pouvoir et empêcher que s’installe un despotisme d’État. Selon nous, si rien ne bouge, ce despotisme est déjà virtuellement sur une rampe de lancement en France, à horizon de la présente décennie, avec le terrorisme. Le grand danger réside désormais dans l’affaissement des valeurs et de l’ensemble des repères de la société française.
« La France se meurt. Jeune homme ne troublez pas son agonie ». On connait le mot adressé par Renan au jeune Barrès. Ne serait-on pas tenté de le redire ou de le paraphraser pour ce qui concerne la situation sécuritaire mis à mal aujourd’hui par le terrorisme. La France a peur, cherchez les vrais responsables parmi le personnel politique et l’élite intellectuelle.
Il y a quelque chose de pathétique à voir les conséquences du déni de réalité qui s’est installé subrepticement depuis des lustres en France.
Aujourd’hui, le pays est devenu un vaste bureau de pleurs et de plaintes corporatistes ! ( salariés, personnel soignants, médecins, enseignants, minima-sociaux, agriculteurs, artisans, chefs d’entreprise, et ce sans compter les membres des communautés juive et musulmane, etc…. )
Avec le recul, et la propension peut-être à idéaliser le passé, on se dit que, malgré tout, avant, les choses étaient plus simples, alors les idéaux paraissaient mieux définis, les choix mieux établis, les espérances mieux ressenties.
Aujourd’hui le désenchantement s’est généralisé. Ce n’est pas l’apanage de la Guadeloupe et la Martinique seules. La France et les autres peuples d’Europe éprouvent le sentiment de ne plus maîtriser leur destin.
Ils ont à faire face à des problèmes économiques, sociaux, et surtout sécuritaires qui s’additionnent et les submergent. Le salaire fuit plus rapidement que les gains de pouvoir d’achat avec la spirale inflationniste, l’abbé Pierre a des disciples pour reprendre son appel au logement pour des sans-abri et sans-papier toujours plus nombreux, l’endettement est abyssal, l’insee dans une étude récente démontre que les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches, l’insécurité grandit avec le retour en force du terrorisme islamiste, nourrie par la misère, la drogue, l’immigration, l’islamisme, et la perte des valeurs qui génèrent la violence. On pourrait continuer à l’infini. La question de l’immigration, du communautarisme, du prosélytisme de l’islam et de la pensée sioniste et aussi décoloniale est au cœur du désarroi de la société française. L’éducation nationale est en crise aiguë, et les enseignants sont actuellement désabusés et totalement apeurés . La cohésion nationale est menacée par une immigration incontrôlée et un terreau de l’islamisme favorable au terrorisme. C’est là tout l’enjeu du débat public aujourd’hui. La France saura-t-elle oser des solutions très audacieuses, à la hauteur des menaces ? Des stratégies à court, moyen et long terme comme l’a laissé ouvertement entendre Emmanuel Macron.
Tout ceci bien entendu n’est pour certains esprits chagrins que projection somatique pour un avenir incertain. Désormais comment se protéger contre les fanatiques de tout poil ?
Car, en fin de compte, seul le retour de l’autorité parentale et de la fermeté de l’Etat, nous incitera à la tolérance et à l’humilité, et nous protégera peut-être de la barbarie humaine.
Mais pour l’heure, quant sera-t-il d’un avenir né d’un présent où les peuples voient les politiques qui les gouvernent non seulement impuissants devant les faits économiques et sociaux mais également tétanisés par l’enjeu sécuritaire. Le désarroi de nos dirigeants est palpable, car nous assistons à un nouveau partage du monde en raison de la mort annoncée de la mondialisation. L’Europe compte de moins en moins et la France est déjà sur le déclin.
Le péril est économique et donc par conséquence social et sociétal ( très fort sentiment de déficit de sécurité perçu par les Français ). Personne ne parait en mesure de le conjurer ( notamment pour ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens ) ni de vouloir établir devant lui des barrières protectrices. Si demain, après-demain, le monde politique avait le courage de se ressaisir, il n’est plus sur qu’il retrouverait la confiance aujourd’hui évanouie.
Cela viendra peut-être un jour. Quand on aura fait le tour d’une société folle, autodestructrice, qui nous enferme tous, chacun, dans une terrible solitude, dans un néant mesquin de l’échec actuel de l’éducation parentale, dans une consommation industrielle désastreuse, qui détruit la nature, mais aussi par voie de ricochet la raison humaine et transforme l’être humain en un artefact avec la cinquième révolution industrielle et technologique….
Mais que sont devenus nos institutions et nos principes fondamentaux dans une société où la crise sécuritaire, sanitaire, économique et sociétale, ébranle la cohésion sociale et où régneront bientôt en maître, les inégalités, les peurs, les ostracismes, les racismes, et les discriminations, où le communautarisme religieux menace, et où la laïcité, l’école et la liberté, sont en très grand danger ?
Que reste-t-il aujourd’hui de cette vitale et nécessaire perception d’un meilleur cadre de vivre ensemble ?
Rien, sinon que des poussières de mots abscons de journalistes en mal de sensationnel, et des nuages de discours d’hommes politique hors sol, vite dissipés par le souffle du projet du vivre ensemble aujourd’hui vide de sens.
Le paraître a pris le pas sur l’être en France, et la confiance, l’effort, la rigueur et l’autorité ne sont plus de mise ; c’est la plus grande malédiction qui peut toucher un pays, car le ver est déjà dans le fruit. Qui sait de quoi l’avenir sera fait ?
En effet, non seulement la crise sociétale s’approfondit, en France, mais en sus, l’économie française dissimule de redoutables failles et un travers dangereux avec l’intelligence artificielle. Selon l’Insee, la consommation des ménages et les investissements des entreprises sont en berne. Les échanges extérieurs sont en net recul et le marché du travail commence sérieusement à souffrir lui aussi de la contraction de l’économie.
Il faut désormais s’interroger sur la pertinence de la politique notamment migratoire et sécuritaire menée depuis des décennies en France ( 40 ans de laxisme et d’erreurs de vision ). Quand l’obscurité s’installe, il faut chercher quelques rayons de lumière et s’en servir pour éclairer son chemin. Or «une France léthargique et immobile pourrait bien se retrouver au centre de la survenance beaucoup plus rapide qu’on le croit, d’un régime autoritaire pour ne pas avoir dire dictatoriale prévient le magazine Anglais The Économist.
Alors, vivement demain, la fin du déni de réalité en France !
Mais avec ce fameux déni de réalité, ne sommes nous pas de fait aujourd’hui déjà confrontés à l’illusion d’un monde meilleur ?
Le déni de réalité et le déni d’humanité ne peuvent évidemment pas fonder une bonne politique pour l’avenir de la France.
Nonobstant les mots éculés, où est le projet de rupture ? Où est l’autorité qui permettra d’imposer au pays les changements sociétaux, économiques et sociaux, et la protection en matière de sécurité, dont il a besoin, sans précipiter tout le monde dans la rue et mettre la France au bord de la guerre civile ?
Comme d’usage, nous invitons nos lecteurs à méditer ce proverbe créole :
« Adan sak chabon, ou ka touvé enki pousyè ». (Dans un sac de charbon on ne peut trouver que de la poussière)….Il ne faut pas se faire d’illusions sur les choses ou les gens.
Jean-Marie Nol – ancien directeur de banque.