La « femme en rouge », égérie de la révolte turque

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Une photo montrant une jeune femme aspergée de gaz lacrymogène est devenue l’un des symboles de la révolte menée contre le gouvernement du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

«La femme en rouge» est devenue malgré elle l’égérie du mouvement de contestation qui secoue depuis plusieurs jours la Turquie. Vêtue d’une robe rouge et d’un sac de toile blanc, la jeune fille apparaît sur des clichés capturés le 28 mai dans le centre d’Istanbul. On y voit notamment un policier, protégé par un masque à gaz, qui lui envoie du gaz lacrymogène à bout portant. Sur les différents clichés, la jeune femme semble impassible. Ses cheveux volent mais elle se contente de fermer les yeux.

La scène se déroule dans le parc de Gezi, dont l’améngaement en centre commercial est à l’origine de la contestation. Osamn Orsal, un photographe de Reuters, a réalisé plusieurs photos de l’incident lorsque la police est intervenue contre des opposants manifestant pacifiquement contre l’abattage d’arbres.
Une photo qui «incarne l’essence de cette contestation»

L’image a depuis fait le tour du web, devenant le symbole de la brutalité de la répression, largement relayée sur les réseaux sociaux. Une étudiante turque explique que cette photo «incarne l’essence de cette contestation» et «illustre la violence de la police contre des manifestants pacifiques, des gens qui essaient juste de défendre leurs valeurs». Depuis, la photo a été diffusée et détournée sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook.

L’image a ensuite été placardée sur les murs d’Istanbul sous forme de stickers et d’affiches. Un slogan en est même inspiré: «Plus vous nous aspergez, plus nous sommes forts». Puis, la presse internationale s’en est emparée. Elle a d’abord été diffusée le 30 mai dans le quotidien turc Milliyet. Mercredi, des journaux du monde entier s’emparent de la photo: elle est à la Une du journal canadien National Post, apparaît dans un article du Guardian, ou encore dans le journal espagnol La Vanguardia. NBC News a même crée un GIF regroupant des clichés de la «femme en rouge».

La jeune femme, Ceyda Sungur, vit mal cette célébrité soudaine. Elle s’est exprimée mercredi pour la première fois et considère être une citoyenne comme les autres: «Je suis malade d’être appelée le symbole du parc Gezi», a-t-elle déclaré à un média turc.

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