Un pas crucial pour la préservation marine
La Dominique vient de marquer l’histoire en annonçant la création de la première réserve marine mondiale dédiée aux cachalots, une espèce majestueuse en voie d’extinction. Cette initiative, annoncée par le Premier ministre Roosevelt Skerrit, vise à protéger la population déclinante de ces cétacés qui trouvent refuge dans les eaux cristallines entourant l’île. La réserve, couvrant une surface impressionnante de 800 km², est une réponse audacieuse aux défis persistants tels que les collisions avec les navires, les pêches accidentelles et la pollution plastique qui menacent la survie de ces créatures marines.
Le biologiste Shane Gero, qui étudie les cachalots de la Dominique depuis 2005, a révélé que la population de ces mammifères marins a décliné au cours des deux dernières décennies en raison de facteurs humains tels que les collisions avec les navires et la pollution plastique. La création de cette réserve vise à mettre fin à ces menaces en interdisant la pêche commerciale et la circulation des grands navires sur une vaste étendue de la mer entourant l’île.
Cette zone marine protégée s’étend sur environ 800 km², une superficie équivalente à celle de l’île elle-même. Les cachalots qui y résideront seront ainsi préservés des déchets plastiques, de la pollution sonore et des dangers des collisions avec les navires. La pêche durable, cependant, restera autorisée, garantissant un équilibre entre la protection des cachalots et les besoins de la communauté locale dépendant de la pêche.
Outre la protection directe des cachalots, la Dominique espère également capitaliser sur cette réserve pour atteindre deux objectifs majeurs. Tout d’abord, sur le plan écologique, les cachalots jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone. Les excréments de ces créatures riches en nutriments favorisent la prolifération du plancton, qui capture le dioxyde de carbone de l’eau de mer, contribuant ainsi à atténuer le réchauffement climatique. Environ 250 cachalots vivant dans les eaux de la Dominique pourraient emprisonner jusqu’à 4 200 tonnes de carbone chaque année, soit l’équivalent de retirer 5 000 voitures de la circulation.
D’autre part, la Dominique envisage d’exploiter cette réserve comme une attraction touristique, espérant répliquer le succès du programme de tourisme des gorilles de montagne au Rwanda. Les visiteurs étrangers seraient invités à contribuer financièrement à la préservation des cachalots en payant pour des excursions guidées et éducatives. Kristen Rechberger, fondatrice de Dynamic Planet, entreprise conseillant le gouvernement dominiquais, suggère que la conservation de la nature peut être accessible à tous les pays, grands et petits, grâce à des programmes de conservation appropriés.
La création de cette réserve marine démontre la volonté de la Dominique de prendre des mesures concrètes pour protéger la vie marine tout en s’engageant dans des initiatives écologiques et touristiques innovantes. C’est un pas crucial vers la préservation des cachalots et de leur écosystème, tout en offrant un modèle pour d’autres nations cherchant à équilibrer conservation et développement durable.
M’A à partir de l’agence de Presse ( AFP)