— Par Florent Grabin, Président de l’Association écologique P.U.M.A.—
Les services de l’État ont pris des mesures de restriction de la distribution de l’Eau au robinet des consommateurs, cela aurait pu être évité si les différents Services avaient pris les dispositions nécessaires pour réparer le principal tuyau de 800 mm de Séguineau au Lorrain ; à ce propos, nous avons eu différentes rencontres techniques pour tenter de faire avancer les travaux de réparation, mais les Ingénieurs du Conseil Général ont mis un terme à ce chantier à la suite d’erreurs d’appréciation.
Puis, de mensonges en dénigrements, le propriétaire du terrain servant d’assiette à cette canalisation, a été mis en accusation et la DEAL a pris le relais, en accompagnant la CTM sur l’étude d’un contournement par la route nationale. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les faux sachants de l’ingénierie politique dominent, faisant fi des avis des spécialistes et autres ingénieurs privés, nous avons en réserve de très nombreux exemples.
L’Usine de production de Vivé qui alimente cette canalisation, a une capacité de traitement de 37 000 m3/j, et actuellement il y a 14 000 m3/j qui ne passent pas par Séguineau, ce qui nous met en défaut sur le reste du réseau. Cela fait onze années que cette canalisation a cédé, sur une longueur de 83 m, pour pallier la rupture de distribution, il a été mis en place une installation provisoire, prévue pour six mois ; les réparations n’ayant pas été faites, nous assistons à de très nombreuses casses, de plus en plus rapprochées.
L’argent coule à flots, des pense-petits triturent leurs neurones pour tenter de trouver une solution qui (selon des indiscrétions) va coûter plus de 3 millions d’euros et demandera encore 3 ans d’attente pour la réalisation des travaux ; délais qui seront rallongés par les différentes procédures devant les Tribunaux.
La réalité est simple, il faut moins d’un mois pour effectuer les travaux de réparation de ces 83 m, pour un coût de 300 000 euros ; le matériel est sur place depuis onze ans, le propriétaire du terrain avait déjà signé avec le Conseil Général sous la Présidence de Mme Josette MANIN, malheureusement l’équipe de la CTM, a mis le ‘’souk politique’’, comme dans de très nombreux dossiers.
Nous, PUMA, avons toujours dénoncé à visage découvert, la lâcheté générale dominante de tous ceux qui viennent nous dire en off leur stupéfaction et leur réprobation face à cette pitoyable situation, mais une fois devant AMJ et DMS disent du mal de nous avec des contorsions scientifiques qui dépassent l’entendement ; mais tout est bon pour la défense, sauf la lâcheté, il y va de la santé de notre population. Plus grave : nous avons eu un échange téléphonique avec un haut cadre de l’ODE que nous avons retrouvé dans une réunion, toujours avec les mêmes arguments : il n’y a pas de Chlordécone dans l’Eau au robinet, et que nous racontons des bêtises et faisons peur à la population.
Nous constatons avec amertume, que cet individu n’est pas seul à véhiculer ces fausses informations en prenant ses interlocuteurs pour des demeurés, qui n’ont pas en mémoire les larmes de ce cadre de l’ARS, (actuellement à la retraite) qui lors de son audition devant la Commission de l’Assemblée nationale a déclaré qu’il lui avait été demandé de se taire sur la présence de différentes molécules de pesticides, dont la Chlordécone dans l’Eau du robinet.
Nous attendons avec impatience les prochains départs à la retraite dans les différents services pour les mettre devant leur triste réalité de vie, qui a provoqué malheureusement de très nombreuses victimes.
Les faits sont là, têtus, le carême est là, avec pour conséquence la détérioration de la canalisation provisoire et du terrain lui servant de support, la dégradation du biofilm se trouvant à l’interface des tuyaux, va continuer à circuler dans l’eau du robinet avec toutes les conséquences prévisibles.
Dans le même temps, depuis la survenue du Coronavirus, il est demandé à toute la population de se laver les mains plus régulièrement pour faire face à la pandémie, paradoxalement, sans ce précieux liquide il sera difficile de respecter les instructions du Gouvernement, d’autant plus que pendant la période où notre population sera confinée il y aura une surconsommation d’Eau.
Sous couvert de la séparation des pouvoirs, l’État considère que c’est à la CTM de tout mettre en œuvre pour réparer ce tuyau, afin d’approvisionner la population en Eau, mais dans le même temps l’État, est garant de notre santé ; c’est pourquoi nous avons alerté les autorités, en anticipant ce risque sanitaire ; aussi, compte tenu de la gravité de la situation, nous demandons à l’État de reprendre la main dans la réalisation de ces travaux… Pour Une Martinique Autrement.