–Par Florent Grabin pour P.U.M.A.—
Le 30 mai 2014, Dominique POTIER, député de Meurthe-et-Moselle, s’est vu confier par le Premier ministre une mission visant à établir des recommandations pour une nouvelle version du plan de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, le plan Ecophyto.
En réponse à cette demande, Dominique POTIER, a remis, aujourd’hui son rapport, Premier Ministre, Manuel VALLS, en présence de Ségolène ROYAL, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et de Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt.
La remise du rapport au Premier ministre a fait l’objet d’un Communiqué de presse le 23 décembre dernier. Dans ce document de 252 pages, il est fait état qu’au cours de l’année échue, un travail important de concertation et de réflexion a été mené par l’auteur qui a rencontré près de 90 organismes et environ 200 personnalités du monde professionnel agricole, de la société civile, de la recherche et de l’administration.
Pour des raisons que nous ignorons encore, aucun organisme, ni personnalité des Départements Français de l’Outre Mer n’ont été consultés par ce Parlementaire : en conséquence nous ne figurons pas dans ce rapport. Or, tous les Services locaux de l’État ont une parfaite maîtrise de ce dossier : Pourquoi cette mise à l’écart ? Cette discrimination cache-t-elle une autre réalité ?
Il est urgent de s’interroger sur ce mode opératoire, d’autant que dans ce rapport il est dit : »Au niveau national, le recours aux produits phytosanitaires a augmenté de 5% en moyenne entre 2009 et 2013 et de 9,2% entre 2012 et 2013. Une analyse de l’évolution de l’indicateur de référence NODU (Nombre de Doses Unités) par catégories de produits montre une augmentation du recours aux herbicides et aux fongicides, ainsi qu’une diminution du recours aux insecticides. En ce qui concerne les zones non agricoles, entre 2009 et 2013 le NODU diminue de 3,4% et l’on constate une baisse de 7,9% entre 2012 et 2013. Aussi, climatiquement, l’année 2013 s’est caractérisée par un printemps exceptionnellement humide et frais d’avril à juin, avec des retards d’implantation de cultures et des pertes de plantes. À la faveur de ces conditions humides, les champignons ont pu facilement se développer. Les excès d’eau ont également profité au développement des limaces et des adventices et gêné le recours aux opérations de désherbage mécanique. Tout comme 2012, l’année 2013 a été marquée par une forte pression des maladies fongiques sur l’ensemble des cultures. »
Cette production arrive majoritairement dans nos assiettes et dans les petits pots pour bébés. N’oublions pas que nous importons plus de 90% de notre alimentation et que cette importation est très attractive pour les recettes de nos collectivités, qui tirent profit de l’octroi de mer. Bizarrement, ces résidus chimiques n’intéressent pas les grands scientifiques de notre Martinique. De ce fait, nos dirigeants ne semblent pas interpellés par ce cocktail de produits chimiques, qui une fois ingurgité participe à la flambée de nos différentes maladies et autres cancers.
Donc, cette discrimination est inacceptable, d’autant plus qu’est reconnu par les services de l’État l’énorme travail fait par les professionnels de la Banane en réduisant de plus de 70% leur utilisation de pesticides. Grâce aux »plantes de couverture » il y a eu un résultat positif dans le recul des herbicides, mode opératoire, qui à terme, se généralisera.
De même, nous avons obtenu après concertation entre nos scientifiques et l’UGPBAM le retrait progressif de la molécule »Glifosate » et de ses adjuvants dans la production de banane. À ce propos, nous attirons l’attention des particuliers et de certains maraîchers, sur le danger des herbicides »Round up » à base de Glyfosate.
Nous estimons que tous les consommateurs doivent avoir accès à un ensemble d’informations rendant compréhensibles l’historique et l’évolution du »dossier pesticides ». De ce point de vue, rien de ce qui est évoqué n’est inutile. Ainsi, nos parlementaires devront nous dire pourquoi, dans ce volet nous ne faisons pas partie intégrante de la France ?
Il est clair que nous ne lâcherons pas ce combat qui, une fois engagé, ne doit s’arrêter que le jour où les objectifs seront effectivement atteints :
Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique P.U.M.A.
Le Président
Florent GRABIN