La démocratie victime de l’abstention

— Par Yan Monplaisir —

Pour le deuxième tour de ces législatives 2024, les électeurs se sont davantage mobilisés que lors du premier.

Cette tendance n’aura cependant pas suffi à me permettre de combler le retard enregistré au départ.

Il apparaît clairement que le grand gagnant de cette élection en Martinique est, une fois de plus, une fois de trop : l’abstention (près de 68 % !).

Dès lors, à l’occasion de ce nouveau scrutin, l’on ne peut que regretter que l’expression démocratique n’ait pas trouvé son plein épanouissement.

Je tiens toutefois à remercier les 9.003 électeurs de la circonscription qui m’ont gratifié de leur confiance, tout en déplorant que les électeurs de ma commune ne se soient pas davantage mobilisés.

J’ai souvent entendu, lors de cette campagne, « Monsieur le maire, nous ne voulons pas te perdre en t’envoyant à l’Assemblée nationale ». J’expliquais que je resterais au conseil municipal… je n’ai manifestement pas su convaincre les joséphins.

Néanmoins, les électeurs qui se sont exprimés l’ont fait en me plaçant largement en tête dans ma ville. Alors, respectant le suffrage universel, je poursuivrai avec enthousiasme le travail entamé à Saint-Joseph sans pouvoir l’amplifier avec un mandat national dont la Martinique aurait profité.

Vox populi, vox dei

Il ressort également que la mobilisation samaritaine aura été moins forte que prévue. L’engagement de Bruno Nestor AZÉROT a, lui, été loyal et sans faille, contrairement à celui de certains maires qui, malgré leurs dires, n’auront pas tenu parole…

Sans doute aussi, les électeurs de l’ensemble de la circonscription auront-ils été sensibles au chant des sirènes et aussi victimes d’une campagne d’intoxication et de désinformation.

Assez paradoxalement on apparaît comme un homme du passé, si on souligne le fait qu’un indépendantiste, donc en rupture d’avec la France, ne peut être audible par le gouvernement Français.

Mais le positionnement d’un séparatiste Martiniquais, prétendant à un mandat de député à l’Assemblée nationale Française n’est-il pas, lui, franchement paradoxal, voire antinomique et tout aussi passéiste pour celui s’affirmant « indépendantiste » ?

Quoi qu’il en soit, vox populi, vox dei.

Le républicain et le démocrate que je suis ne peut que s’incliner devant l’expression populaire et espérer le mieux pour notre pays.

Yan MONPLAISIR

Saint-Joseph, le 07-07-24