— Par M’A —
Le 16 novembre, l’Union européenne a pris une décision controversée en réautorisant le glyphosate, un herbicide largement utilisé, pour une période de dix ans. Cette décision suscite des inquiétudes parmi les experts et les militants, alors que les conséquences néfastes de cette substance sur la biodiversité et la santé humaine sont de plus en plus évidentes.
La biodiversité en danger
Martin Dermine, de PAN Europe, met en garde contre les conséquences du glyphosate sur la biodiversité. Bien que le glyphosate seul ne soit pas très toxique, les coformulants utilisés pour créer des herbicides, tels que le Roundup, sont extrêmement nocifs. Des expériences sur les grenouilles ont montré une mortalité élevée lorsque les doses autorisées ont été pulvérisées, mettant en évidence les dangers des mélanges auxquels le glyphosate est associé. Les conséquences de cette approbation pour dix ans sont dramatiques pour la biodiversité, avec une diminution de la diversité des plantes sauvages, affectant les pollinisateurs, les insectes et les animaux qui en dépendent.
Un herbicide aux effetsmultiples
Le glyphosate, en plus d’être un herbicide, agit comme un antibiotique et un chélateur de métaux. Ces propriétés nuisent au microbiote des sols, compromettant la fertilité des sols et affaiblissant la santé des plantes. De plus, en se liant aux éléments minéraux métalliques, le glyphosate rend ces éléments indisponibles biologiquement, conduisant à l’appauvrissement des plantes et à la perte de valeur nutritive des aliments.
Une décision anti-démocratique
La décision de réautoriser le glyphosate pour dix ans a suscité des critiques, notamment du secrétaire général du Parti communiste français, Fabien Roussel. Il qualifie cette décision d’anti-démocratique, soulignant que la Commission européenne va à l’encontre du Parlement. De plus, il pointe du doigt le fait que le glyphosate, classé comme « probablement cancérogène » par l’OMS, est responsable de nombreux cancers chez les agriculteurs. L’incohérence de l’interdiction en France tout en continuant d’importer des produits traités au glyphosate soulève des préoccupations écologiques et sanitaires.
Les paysan·nes victimes de la décision
La décision de réautoriser le glyphosate ignore la réalité selon laquelle les paysan·nes sont les premières victimes des pesticides. En prolongeant l’autorisation de cette substance, l’Union européenne retarde les changements nécessaires dans les exploitations agricoles et refuse de soutenir économiquement le développement de pratiques alternatives. Les alternatives existent, mais la décision de l’UE entrave leur déploiement.
La réautorisation du glyphosate pour dix ans par l’Union européenne est une décision qui met en péril la biodiversité, la santé humaine et l’avenir de l’agriculture durable. Malgré les avertissements clairs de la communauté scientifique et les inquiétudes exprimées par les acteurs politiques, cette décision soulève des questions sur la transparence et la responsabilité des instances européennes. Il est temps de repenser notre approche des pesticides et de favoriser des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la santé publique.