— Par Victor Hache —
Le deuxième panorama de l’économie de la culture et de la création souligne l’importance d’un secteur qui a généré en 2013 près de 84 milliards d’Euros et 1,3 millions d’emplois.
99% des Français écoutent de la musique. Ce chiffre révélé par le deuxième panorama de l’économie et de la création réalisé par le cabinet Ernst & Young et France Créative, confirme l’intérêt que le public porte à la musique dont l’activité est un atout majeur au cœur de la création culturelle.
Le secteur de la musique (qui doit faire face à la crise et au recul du soutien public aux activités culturelles, parvient à créer de la croissance (marché de 8 milliards d’euros, +5, 8% de revenus entre 2011 et 2013) et compte 240 000 emplois. Des emplois non délocalisables qui «attirent les jeunes» précise l’étude, notamment dans les domaines du spectacle vivant liés aux musiques actuelles (édition, production, audiovisuel, fabrication d’instruments, etc…). Véritable poids lourd de l’économie, la culture occupe une place de choix grâce au numérique qui accompagne nos pratiques culturelles. On note ainsi qu’un Français sur deux joue aux jeux vidéos, qu’ils écoutent la radio 2h56/jour ou regardent la télé 3h45/jour. Plus globalement, six français sur dix vont au concert ou dans un festival une fois par an. 87% d’entre déclarent être lecteurs et le public se rend dans les musées comme en témoignent les 63,5 millions d’entrées.
Cette étude qui arrive après le premier panorama de la culture paru en 2013 indique qu’avec 83,6 milliards d’euros de revenus générés en 2013 et 1, 3 millions d’emplois, les industries culturelles et créatives «ont davantage progressé que le reste de l’économie française tant en terme de croissance économique que de création d’emplois». Sur les dix secteurs analysés (arts visuels, musique, spectacle vivant, cinéma, télévision, radio, jeu vidéo, presse, publicité, communication), on constate non seulement que ceux-ci participent d’un fort dynamisme sur le territoire, mais s’inscrivent dans un rayonnement international notamment en Europe où leur contribution est décisive. C’est le cas des productions musicales hexagonales qui constituent un réel moteur à l’étranger. Le chiffre d’affaire de la filière à l’export s’élève ainsi à 245 millions grâce aux performances d’artistes comme Zaz qui a vendu plus de 350 000 exemplaires de son deuxième album Recto Verso, David Guetta, C2C ou encore Phoenix.
De bons résultats qui ne doivent pas cacher que le secteur de la musique reste fragile, bien que le marché ait connu une embellie en 2013. L’économie musicale affiche en 2013 une croissance de 5,9%, essentiellement due aux ventes de supports numériques (+25%). Le spectacle vivant de la musique représente à lui seul 1/3 de l’économie musicale. Avec 2,6 milliards d’euros, toutes esthétiques confondues (+12% par rapport à 2011), le secteur est tiré par l’économie festivalière. Mais on note toutefois la recherche d’un second souffle dans le domaine du Live (ainsi que l’exportation), porté par les concerts, les festivals et les comédies musicales. L’étude mentionne ainsi que le secteur connait une stagnation et que le marché «est en train d’arriver à maturité et ne connaîtra probablement plus les croissances rapides des années antérieures».
La culture reste sous tension. C’est pourquoi les industries culturelles et créatives qui représentent une force primordiale de l’économie hexagonale, demandent un plus grand soutien à leur activité : «La culture et la création sont une chance pour notre pays, pour tous les pays souligne France Créative. Cette étude illustre la nécessité de soutenir nos secteurs pour confirmer et développer leur potentiel social et économique».