Le collectif associatif Alerte a récemment tiré la sonnette d’alarme, avertissant que plus de 200 000 personnes pourraient sombrer dans la pauvreté en l’absence d’une revalorisation anticipée des minima sociaux. Cette inquiétude est basée sur une simulation publiée sur le site de la Fondation Jean Jaurès, soulignant le déséquilibre entre la hausse des coûts de la vie et les ajustements des aides sociales.
En avril 2023, les minima sociaux, y compris le Revenu de Solidarité Active (RSA), ont été revalorisés de seulement 1,6 %. Une augmentation qui ne reflète pas la réalité des prix en constante augmentation, l’inflation étant prévue à 5 % pour l’année 2023, selon les données de l’Insee. C’est cette différence significative qui pousse le collectif Alerte à sonner l’alarme.
Pour étayer leur argumentation, le collectif Alerte a collaboré avec l’économiste Pierre Madec de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et utilisé le modèle de microsimulation Ines. Ce modèle, développé conjointement par l’Insee, la Drees (service statistique des ministères sociaux) et la CAF (Caisse d’allocations familiales), a été employé pour évaluer deux scénarios : une revalorisation des minima sociaux à 1,6 % et une autre à 5 %. Les résultats de cette simulation sont préoccupants. Si la revalorisation reste à 1,6 %, cela pourrait entraîner la pauvreté de 200 000 personnes. De plus, 160 000 personnes pourraient tomber sous le seuil de grande pauvreté, selon les critères de l’Insee, définissant la grande pauvreté comme un niveau de vie inférieur à 50 % du niveau de vie médian de la population française, soit moins de 919 euros par mois pour une personne seule en 2019.
Le prochain ajustement des minima sociaux est programmé pour le 1er avril 2024, avec une augmentation annoncée de seulement 4,6 %, selon les déclarations du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Cette perspective suscite une vive réaction des associations d’aide aux plus précaires, qui jugent cette augmentation à la fois insuffisante et tardive.
Le collectif Alerte, soutenu par 34 associations de lutte contre la pauvreté, plaide ardemment en faveur d’une revalorisation anticipée des minima sociaux, indexée sur l’inflation prévue à hauteur de 5 % pour l’année 2023, selon les estimations de l’Insee. Cette proposition vise à atténuer l’impact de la détérioration de la situation précaire des ménages, qui se manifeste par un recours accru à l’aide alimentaire. Les coûts de la vie en constante augmentation ne sont pas suivis par des ajustements adéquats des minima sociaux, et il devient impératif d’agir rapidement pour éviter que davantage de personnes ne se retrouvent dans des situations de grande précarité.
Les dernières données montrent une augmentation du nombre d’allocataires des minima sociaux, tels que le RSA, le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé, avec une hausse de 0,4 % pour atteindre 4,34 millions de personnes à la fin de l’année 2022, selon un rapport de la Drees publié en septembre. Les associations de lutte contre la précarité insistent sur la nécessité de revaloriser les minima sociaux et d’indexer les financements des associations sur l’augmentation des prix, dans le but de faire face à la montée de la pauvreté en France.
En résumé, le constat est alarmant : sans une revalorisation anticipée des minima sociaux pour refléter l’augmentation des prix, des centaines de milliers de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté. Il est impératif de réagir rapidement pour éviter cette crise imminente et pour soutenir les ménages les plus vulnérables.
M’A d’après dépêches d’agence