Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les Parlementaires de Guadeloupe et de Martinique.
Depuis quelques temps il y a un emballement médiatique sur la question de l’absence de lien entre la Chlordécone et le cancer de la prostate, propos tenu par Monsieur le Président de la République ; ce dernier, s’il en parle ne devrait pas ignorer les différentes études scientifiques indépendantes qui confirment ce lien.
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Les conseillers de Monsieur le Président de la République devraient l’informer qu’aucune molécule chimique n’agit seule et agit différemment selon le terrain (tous les fumeurs ne font pas un cancer du poumon), ce sujet a déjà fait l’objet de nombreuses études, cette affirmation lui permet de semer le doute, afin d’éviter d’assumer les responsabilités de l’État.
Les assertions péremptoires de certains conseillers éloignent le Président de la République de la vérité, de la réalité et compte tenu d’une probable aggravation des indicateurs (du fait de la bio-accumulation), de la synergie d’action du cocktail de pesticides ingéré.
Rappelons que la Chlordécone est classée 2B, soit cancérogène possible, par la communauté scientifique internationale.
C’est le même comportement de revirement que le Président a clairement affiché pour la molécule Glyphosate. Cette dernière ainsi que la Chlordécone sont des perturbateurs endocriniens et agissent comme tels en perturbant l’action des hormones sécrétées par les glandes endocrines et peuvent développer un cancer sur les organes cibles de ces hormones (seins, prostate…).
La combinaison de différentes molécules (perturbateurs endocriniens) déclenche des cancers et différentes pathologies (diabète, obésité…)
C’est pour cela, qu’en vertu du principe de précaution (inscrit dans la constitution) nous demandons que les populations des Antilles françaises puissent bénéficier des produits alimentaires sans pesticides. D’autant plus que nous sommes sur des petits territoires avec des populations qui présentent un déclin démographique car atteint dans leur fertilité.
L’autorisation de mise sur le marché des produits chimiques et médicamenteux est délivrée par la HAS ( Haute Autorité de Santé qui remplace l’ANAES ), dans ces conditions, par respect pour les victimes et la population, nous invitons Mesdames et Messieurs les Parlementaires de Guadeloupe et de Martinique à réclamer, à Monsieur le Ministre de l’Agriculture que soit rendue publique l’étude qui a servi de base à cette autorisation pour la commercialisation du Kepon, de la Chlordécone et du Glyphosate, ce qui permettra de vérifier si l’effet cancérigène de ces produits a bien été recherché.
Nous vous informons que le Tribunal de l’Union européenne (UE) a rendu le 7 mars 2019 un jugement indiquant que les études confidentielles sur la toxicité du Glyphosate doivent être rendues publiques.
En annulant une décision de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le tribunal a confirmé que l’intérêt du public à accéder aux informations en matière d’environnement était supérieur aux intérêts commerciaux.
Espérant que notre proposition sera prise en considération, nous vous invitons, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, à accepter notre respectueuse considération.
Les co-signataires
Dr Maurice MONTEZUME
Membre du Comité de l’Eau et de la Biodiversité.
Dr Louis-Léonce LECURIEUX-LAFFERRONNAY
Médecin hospitalier généraliste addictologue,
en formation en Médecine Environnementale
Dr jean-michel MACNI
Médecine générale, médecine environnementale
Florent GRABIN
Président de l’association écologiqueP.U.M.A.