« La ballade de Leïla Khâne », texte d’Alfred Alexandre, m.e.s. Psyché Anne-Alex

  Jeudi 27 & samedi 29  octobre à 19h. Vendredi 28 octobre à 9h (spécial scolaire) au T.A.C.

La Compagnie KUUMBA régit par l’association Ujima Spectacle présente sa première création théâtrale.
Metteur en scène : Psyché Anne-Alex
Avec
Psyché Anne-Alex (conteuse)
Yannick Eugène (la voix du désert et voix off de Majnoun)
Lindy Callegari (Leila Khane)
Création lumière : Vivianne Vermignon

Regard extérieur / mise en scène : José Exélis

La ballade de Leïla Khane est un grand poème ou peut-être un étrange bateau. Leïla nomme l’absence. Cette légende fait de l’amour une île qui évite aux amants la mort et la folie. C’est encore Leïla qui dit l’exil, les ports, les déserts, les océans et les villes.

Leïla dit que certains jours nos îles meurent
l’après-midi au bord de l’océan
Leïla dit que depuis qu’elle m’a aimé
sa soif est une soif d’îles qui nagent vers les continents
Leïla dit que longtemps elle a cru ne jamais mériter
même la caresse d’un grain de sable
cherchant du bout des doigts l’amour sur son visage

Point de vue de l’auteur

« La ballade de Leïla Khane est une variation autour du mythe de Laylâ et Majnoun. Le personnage de Laylâ, comme figure de l’amour impossible, a inspiré des artistes aussi divers que les poètes Nizami, Djami, Aragon ou encore le musicien Eric Clapton. Ici, le mythe est réinterprété dans le cadre de l’imaginaire littéraire des îles d’Amérique, à travers l’écho qui relie Carthagène des Indes en Colombie à l’ancienne Carthage, l’antique ville où saint Augustin entrevit que la grâce est l’autre nom de l’amour. »

Note du Metteur en scène

D’une temporalité à l’autre, d’un continent à l’autre, j’invite ainsi le public à traverser de nouveau, avec nous (au lieu de simplement voyager) l’océan : telle la ligne imaginaire qui prend son point de départ en Afrique, à Carthage Antique, et qui arrive à Carthagène des Indes en Colombie.

Cette ligne – qui trace, en pointillé dans La Ballade de Leïla Khane, une esthétique de la traversée – est en chacun de nous. Elle est chant, elle est danse, elle est parole. Elle nomme ce qui relie le théâtre pluriel de nos Ancien.n.e.s au théâtre transversal d’aujourd’hui. Elle nomme nos esthé­tiques caribéennes, ouvertes et heu­reuses de leurs pluralités conscientes d’elle-même. Elle nomme la traversée de mes identités diasporiques.

Psyché Anne-Alex

Regard extérieur mise en scène José Exélis

Accompagner l’éclosion d’une jeune metteuse en scène à quelque chose de fascinant, espace chrysalide unique… espace de tous les possibles, espace où les imaginaires partagées se conjugueront dans la Ballade de Leila Khane, pour dire cette traversée de nous-mêmes dans la langue incandescente et poétique de l’auteur Alfred Alexandre, dans l’écriture scénique ou l’esthétique proposée par Anne Alex Psyché nous prend aux tripes, avec la complicité d’un talentueux musicien « on stage », of course dans un pas de 2 à 3 avec une magnifique danseuse, allégorie de la vie et la mort de tout amour… nostalgie…. certes… mais dynamique… quand tu nous tiens…

José Exélis

La Ballade de Leila Khane

La presse en parle

LE MONDE

La légende perse de Leïla et Majnoun raconte la passion d’un jeune homme pour Leïla, dont on lui refuse la main. Eperdu de douleur, il se met à entendre une voix terrible et magnifique qui sans cesse lui susurre le nom de son amour. Mais lorsque l’aimée vient enfin s’offrir à sa porte, le majnoun (le « fou ») gagne le désert. Car vivre avec Leïla, dit-il, l’empêcherait de penser à l’amour qu’il a pour Leïla. Autrefois visitées par Aragon et Darwich et même par Eric Clapton, ces célèbres figures de l’amour impossible trouvent dans ce fin et superbe poème d’Alfred Alexandre un nouveau visage. Ce n’est pas ici au poète qu’il incombe de chanter sa muse, mais à lui d’être le récipiendaire et le héraut des mots de l’aimée qui, comme dans la légende, s’est éloignée au profit de sa seule voix. D’où une anaphore qui insuffle au long poème son souffle singulier (« Leïla dit que ») ; d’où, également, l’amertume poignante du poète à qui l’absente refuse tout autre rendez-vous amoureux que celui qui a lieu dans la poésie elle-même. Alexandre, déjà romancier et essayiste, subjugue dans son premier ouvrage poétique par la beauté des images qu’il construit et l’envoûtante mélancolie qui s’en dégage.

Z. C.

TEL QUEL

Mirage. Dans un subtil et sensuel premier recueil de poésie, l’écrivain martiniquais Alfred Alexandre revisite le mythe de Majnoun et Leïla.

Kenza Sefrioui

  • Alfred Alexandre est né en 1970 à Fort-de-France, en Martinique. Après des études de philosophie à Paris, il retourne sur sa terre natale où il vit et exerce pendant un certain temps la profession d’enseignant-formateur en français. Son premier roman «Bord de canal» (Dapper, 2004) a obtenu le Prix des Amériques insulaires et de la Guyane 2006 et son premier texte théâtral «La nuit caribéenne» a été choisi parmi les dix meilleurs textes francophones au concours général d’Écriture Théâtrale Contemporaine de la Caraïbe (2007). Il a publié chez Mémoire D encrier l’essai «Aimé Césaire, la part intime» (2014), le roman «Le bar des Amériques» (2016) et le recueil «La ballade de Leïla Khane» (2019). Il est l’une des nouvelles voix de la littérature antillaise.
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