— Culture Égalité —
Il y a trois ans, une jeune femme et ses deux très jeunes enfants étaient assassiné.es dans des conditions atroces. Le meurtrier présumé est jugé a compter de mercredi 9 septembre. Nous exigeons un châtiment exemplaire pour le coupable. La vie des femmes compte ! Elle n’est pas à la disposition des hommes.
Et qu’on ne vienne pas nous ressortir les excuses trop souvent servies à ces occasions par des avocat.es et une certaine presse solidaire des meurtriers.
Elle n’est pas morte par accident, mais parce qu’il lui a donné la mort par un acte prémédité.
Il n’a pas tué par amour, mais parce qu’il a refusé de la voir échapper à son emprise. Elle était en train de se construire une existence autonome, et il l’en a punie jusque dans ses enfants.
Il n’a pas perdu le contrôle de soi : au contraire, par sa violence, il a voulu affirmer son pouvoir sur elle et sur toutes les femmes.
Il ne l’a pas tuée parce qu’elle l’a cherché, qu’elle le bafouait… Aucun comportement d’un sujet libre ne légitime, sans jugement, le déni de ses droits fondamentaux – dont la vie.
Il ne l’a pas tuée parce qu’il a un quotidien ou qu’il a eu une enfance difficile. Pas même parce qu’il a été exclavagisé, dépouillé de sa virilité. Les femmes aussi ont été esclaves.
Il l’a tuée parce que par différents moyens – blagues et pub sexistes, invisibilisation et absence des femmes des lieux du pouvoir réel ou symboliques (littérature, histoire, arts…) – la société lui a laissé croire que les femmes étaient à sa disposition – ainsi que leur vie. Que tout puissant, il pouvait être le juge qui prononce la sentence et le bourreau qui l’exécute – et en même temps, paradoxalement, échapper à toute responsabilité !
Le meurtre d’une femme n’est donc pas une affaire privée, c’est un fait social, aussi la société doit-elle trouver les moyens d’y faire face.
Quant à nous, femmes, soyons vigilantes, et au moindre signe de volonté de domination, arrêtons la relation, car l’autre ne changera pas. Apprenons aussi à nos filles à reconnaître ces signes et à s’en protéger.
Au nom de Leila zet de ses enfants, au nom de toutes les femmes, exigeons que justice soit rendue!
Fort-de-France, le 8 septembre 2020