Refus de la misère : investissons dans l’éducation
— Par Aide & Action —
A l’occasion de la Journée Mondiale du refus de la misère (17 octobre) , Aide et Action rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans l’éducation afin de doter tout un chacun des compétences nécessaire pour s’insérer et s’intégrer dans un monde professionnel en constante évolution.
Bonne nouvelle sur le front du combat contre la misère : la pauvreté a drastiquement reculé depuis les années 1990 pour atteindre en 2015 un plus bas historique. Le taux mondial de pauvreté a ainsi chuté de 36% en 1990 à tout juste 10% en 2015 (soit 736 millions de personnes dans le monde vivant avec moins de 1.90 dollars par an). Il devrait, selon la Banque Mondiale, (Poverty and Shared Prosperity 2018: Piecing Together the Poverty Puzzle, 2018) atteindre 8.6% en 2018. Un plus bas historique.
La pauvreté au plus bas dans le monde
Les réjouissances ne sont toutefois pas de mises. Si de moins en moins de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, le rythme de baisse des taux de pauvreté est lui en train de ralentir, les politiques publiques et les aides mises en place ne parvenant pas à atteindre les populations les plus marginalisées et les plus éloignées de l’emploi. Un tel ralentissement laisse aujourd’hui sérieusement douter de notre capacité à atteindre d’ici 2030 l’Objectif de Développement Durable n°1, soit un monde 0 pauvreté. Un objectif de développement durable que 193 Etats, parmi lesquels la France, se sont pourtant engagés à atteindre.
Un monde sans pauvreté en 2030 : inatteignable ?
Du côté de l’Hexagone, justement, le tableau n’est guère glorieux puisque le pays est l’un de ceux où le nombre de pauvres a lui augmenté. Selon le dernier rapport d’Oxfam, 11 millions de Français seraient exposés au risque de pauvreté, soit plus que les 8.8 millions de pauvres (sous le seuil des 1026 euros par mois) comptabilisés par l’INSEE. Pour ATD-Quart Monde, 2.2 millions de personnes vivraient en France avec moins de 680 euros par mois. Pour le Baromètre Ipsos-SPF de la Pauvreté Edition 2018 publié pour le Secours Populaire le 11 septembre 2018, « plus d’un tiers des Français (39% soit 2 points de plus qu’en 2017) ont été confrontés à des privations multiples ». Ils sont 59%, à avoir connu la pauvreté ou à s’être dit qu’ils étaient sur le point de la connaître. Pire encore, le rapport souligne une détérioration notoire des conditions de vie des plus pauvres : 57% ont des difficultés à payer leurs dépenses d’énergie, 45% leur loyer ou emprunt immobilier, 38% ont du mal à payer leurs frais médicaux. 1 Français sur 5 avoue avoir du mal à se procurer une alimentation saine pour assurer 3 repas par jour. Selon le rapport de l’Observatoire des Inégalités, le nombre de pauvres aurait augmenté de 630 000 au seuil à 50 % du niveau de vie médian entre 2006 et 2016.
La France sous le poids des inégalités
Les trois rapports précédemment cités rejoignent ainsi les conclusions d’organisations internationales comme l’OCDE ou le FMI : tous pointent du doigt le poids croissant des inégalités dans la société française. On estime ainsi à 6 générations le temps nécessaire à un enfant issu des familles les plus pauvres pour atteindre le niveau de revenu moyen. Une situation alarmante qui menace directement le niveau de l’éducation en France, remet en question la notion d’égalité des chances et rend plus qu’incertaine la possibilité pour les classes les plus modestes de s’élever sur l’échelle sociale.
Appel à un Plan Pauvreté d’Envergure
Pour faire face à une telle paupérisation de la population, de nombreux acteurs de la société civile, parmi lesquels Aide et Action, appellent unanimement à la mise en place d’un Plan Pauvreté. Un plan qui se voudrait….
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