— Par Christian Antourel —
Série Noire pour lumières, une « peinture lyrique » mise en scène
D’abord fermer les yeux. Les ouvrir et être ailleurs. La peinture de Jocelyne Fortuné nous entraîne à la lisière de deux mondes, entre l’art et le cosmos, comme si elle cherchait à confondre la matière et le mouvement. Son œuvre va bien au-delà d’un simple regard de traces. Elle laisse entrer le hasard qu’elle apprivoise quand le sable impose son relief, son accroche à la lumière. Elle se fond dans les minuscules sourires du sable pour mieux embrasser l’immensité de l’art dans son espace intemporel. Ainsi elle crée cette peinture aux formes indifférenciées qu’elle offre à la matière, collée au support comme une origine de vie, espace de création. Dans cette complicité privilégiée entre transparence et apparence, elle vide son âme dans la lumière réinventée.
Les éléments contradictoires, deviennent complémentaires
A sa manière, Jocelyne refait une histoire de l’art et c’est dans le silence des émotions, que les éléments contradictoires, deviennent complémentaires. L’un offre son grain noir, relief usé, remodelé en éclats créatifs à l’acrylique facettes et lumières, cristal d’éternité ; autre vision d’un monde en devenir, fondu de formes amples et imbriquées qui évoquent aussi bien le rivage d’une planète naissante que des parties de corps abruptes ou sensuelles. Spectacle sons et lumière. L’autre masque et révèle la part de sculpture d’une création mélangée d’agressivité et de vulnérabilité. L’artiste transmet ainsi, entre naissance et renaissance, sa volonté d’exprimer le mystère des formes par une complétude où le talent, telle une stimulation spirituelle, signe une vérité des choses d’où émane la source d’esthétique et de tension enfouie dans des profondeurs enflammées, jusqu’au feu intime de l’artiste. Dans ce sens c’est bien de peinture lyrique dont il est question, elle exprime des émotions et des sentiments personnels. Disons le tout court, Jocelyne se fait plaisir et fait du bien.
Christian Antourel
Photos C.A
Jocelyne Fortuné, plasticienne, vient d’exposer du 30 novembre au 15 décembre à la Bibliothèque Schoelcher
Sphinx qui renaît toujours de ses talents multiples (danse, théâtre, chant, dessins, peinture, écriture, sculpture, confection de poupées).
Elle exposera ses Mounettes – poupées en toile de lin aux cotés de Nicole Cage-Florentiny écrivain conteuse et poétesse en signature au Linas Café à Fort-de-France dès le 12 Janvier 2008