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— Par M’A —
Le documentaire de David Shulman, « Basquiat : La Rage Créative » (2017), plonge profondément dans la vie et l’art du légendaire artiste Jean-Michel Basquiat, décédé prématurément à l’âge de 27 ans en 1988. Le film explore en détail le parcours de Basquiat, de ses débuts dans les rues de New York à sa montée fulgurante dans le monde de l’art contemporain.
Le documentaire commence par un événement marquant de l’enfance de Basquiat : un accident à l’âge de 7 ans où il est renversé par une voiture à Brooklyn. Alors qu’il est alité à l’hôpital, sa mère lui offre une copie de « Gray’s Anatomy, » un ouvrage d’anatomie humaine publié en 1858. Cette expérience s’avère déterminante pour le jeune Basquiat, influençant son obsession pour l’anatomie et sa manière de représenter le corps humain dans son art.
Le film explore également la période où Basquiat a commencé à peindre des graffitis dans les rues de Downtown Manhattan aux côtés de son ami Al Diaz, en utilisant le pseudonyme « Samo » pour « Same Old Shit. » Leur inscription audacieuse « Samo is dead » met fin à leur collaboration et marque le passage de Basquiat de la rue au monde de l’art.
L’une des forces du documentaire réside dans la multitude de témoignages de personnes qui ont connu Basquiat de près ou de loin. Ces témoignages offrent un aperçu intime de la personnalité complexe de l’artiste et de son influence sur son entourage. On y trouve des membres de sa famille, des amis, des galeristes, ainsi que des artistes de la scène new-yorkaise de l’époque et d’aujourd’hui.
Le documentaire met également en lumière les influences artistiques de Basquiat, notamment sa passion pour Le Caravage et sa fascination pour la peinture classique. Son amitié avec le célèbre artiste Andy Warhol est explorée en profondeur, révélant une relation complexe mêlant amitié et rivalité.
Une partie significative du documentaire se penche sur la montée en puissance de Basquiat sur la scène artistique new-yorkaise. Il devient rapidement l’un des artistes les plus recherchés, avec des expositions collectives et personnelles qui attirent l’attention du monde entier. Sa réputation d’artiste visionnaire doté d’un langage visuel unique prend de l’ampleur, et ses œuvres se vendent à prix d’or.
Cependant, le film ne néglige pas les aspects sombres de la vie de Basquiat. Sa lutte contre la drogue, son mal-être et son sentiment de ne pas être pleinement compris par le monde de l’art sont évoqués. La mort soudaine d’Andy Warhol en 1987 plonge Basquiat dans une période de désespoir, marquée par la drogue et l’isolement.
Le documentaire se termine par la triste fin de Basquiat en 1988, alors qu’il est retrouvé mort des suites d’une overdose d’héroïne et de cocaïne dans son appartement de Great Jones Street. Son décès à l’âge de 27 ans laisse derrière lui un héritage artistique puissant qui continue d’inspirer et de fasciner le monde de l’art contemporain.
« Basquiat : La Rage Créative » offre un portrait complexe de Jean-Michel Basquiat, de son enfance marquée par l’accident à sa montée fulgurante dans le monde de l’art, en passant par les luttes personnelles et la célébrité. Il souligne l’importance de cet artiste visionnaire dans l’histoire de l’art contemporain, tout en mettant en lumière les paradoxes de sa vie et de son œuvre. Basquiat demeure une comète artistique, brillant intensément mais brûlant trop rapidement.
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