Percussionniste et batteur martiniquais
Jean-Claude Montredon est né le 23 septembre 1949 à Fort-de-France, en Martinique. Il grandit rue de la Batterie, dans un environnement familial où la musique occupe une place centrale. Sa mère, Clotilde, l’encourage dans cette voie, lui offrant notamment un poste à galène qu’il assemble lui-même. C’est grâce à cet appareil qu’il capte les ondes de Voice of America et découvre le jazz — une révélation qui influencera durablement son orientation musicale.
Dès l’âge de 12 ans, il se consacre aux percussions, explorant d’abord les congas, les bongos puis les timbales. Parallèlement, il pratique l’aïkido, discipline au sein de laquelle il fait la connaissance du chanteur Francisco. Ce dernier le met en contact avec plusieurs figures majeures de la musique martiniquaise, dont Henri Guédon, Eugène Mona et Léon Sainte-Rose. Ces rencontres fondatrices lui permettent de s’insérer dans un réseau d’artistes affirmés et d’acquérir une solide formation sur le terrain.
En 1967, une étape décisive est franchie lorsqu’il rejoint l’orchestre de Marius Cultier, pianiste et compositeur influent. Cultier le pousse à délaisser les percussions pour la batterie, malgré le fait qu’il soit gaucher. La même année, il l’emmène en tournée à l’Exposition universelle de Montréal. Ce voyage marque le début d’un séjour de plusieurs années au Canada, durant lequel Montredon perfectionne sa technique. Il s’impose une discipline stricte, s’entraînant plusieurs heures par jour, parfois dans l’obscurité, pour affiner ses gestes et adapter son jeu à sa morphologie.
De retour en France, il devient un accompagnateur recherché. Il collabore avec les plus grands noms du jazz antillais et international, dont Chris McGregor, Didier Levallet, Bobby Few, Randy Weston ou encore Archie Shepp. Il participe également à de nombreuses formations, parmi lesquelles Caraib Workshop Group, West Indies Jazz Band, Liquid Rock Stone (aux côtés d’Alain Jean-Marie et Winston Berkeley) et West African Cosmos.
Pendant de longues années, Jean-Claude Montredon œuvre dans l’ombre, fidèle à sa posture de sideman. Ce n’est qu’en 2020, après 50 ans de carrière, qu’il publie un premier album sous son propre nom : Diamant H2o (Q-Mix Productions). Ce disque de 18 titres conjugue jazz, biguine, mazurka, samba et swing, et rend hommage au Rocher du Diamant, symbole de sa Martinique natale. On y retrouve notamment Alain Jean-Marie, Stéphane Belmondo, Jon Handelsman et Michel Alibo. L’album est bien accueilli et diffusé sur plusieurs antennes nationales telles que FIP, Radio France ou RFI.
Tout au long de sa carrière, Montredon a conservé un attachement profond à l’héritage caribéen et à la figure de John Coltrane, à qui il vouait une admiration durable.
Jean-Claude Montredon est décédé à Paris le 6 avril 2025, des suites d’une longue maladie. Il avait 75 ans. Son parcours, marqué par la rigueur, la discrétion et une exigence musicale constante, reste une référence dans l’histoire du jazz martiniquais et français.
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Tropiques Atrium Scène nationale salue la mémoire de Jean-Claude Montredon.
La Martinique, la Caraïbe, le Monde du Jazz et plus largement de la Musique perdent un immense talent.
Reconnu par ces pairs et la presse internationale, Jean-Claude Montredon était un batteur confirmé et réputé dans le monde du jazz où il a accompagné des références comme Archie Shepp, Chris Mc Gregor, Marius Cultier. Eddy Louiss… ou encore Terence Blanchard, en Martinique, en 1999 !
Autodidacte, il a joué toutes les musiques depuis l’âge de 12 ans puis s’est envolé au Canada, au Maroc puis à Paris où il a vécu près de 50 ans avant de revenir en Martinique.
Il se définissait comme un rythmicien !
Jean-Claude Montredon c’est aussi un long compagnonnage avec Alain Jean-Marie, Winston Berkeley, Luther François, Alex Bernard… il avait une vision de la musique où le mot communication était central. Ainsi il a participé à des formats atypiques, comme ce big band à 2 batteries de Chofé Biguine-la, le West Indies Jazz Ban, des rencontres avec la danse ou la parole aux côtés d’artistes comme Josiane Antourel, Joby Bernabé, Philippe Cantinol…
Reconnu par ses pairs et la presse, il sort enfin en 2017 son unique album en lead : Diamant H2O présenté au Martinique Jazz Festival… Souriant, élégant, il a suscité nombre de vocations chez les batteurs des nouvelles générations, en conseillant et en transmettant comme lors d’une masterclass à Tropiques Atrium.
Le Conseil d’Administration, La Direction et les équipes de Tropiques Atrium Scène nationale présentent leurs sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses amis musiciens.