La saxophoniste Sophie Alour en duo avec le pianiste Alain Jean-Marie, à Marciac, le 10 août. LABAT CASTAING / DALLE APRF
— Par Francis Marmande envoyé spécial à Marciac (Gers) —
Sous le chapiteau ou dans la petite salle de L’Astrada, Sophie Alour, Emile Parisien et Pierrick Pédron ont enchanté.
Vendredi 10 août, 22 h 30, petite salle précieuse de L’Astrada, à Marciac (Gers). Physique de cinéma, mais elle s’en fiche, Sophie Alour, saxophoniste ténor de 43 ans, envoie à la perfection The Sidewinder de Lee Morgan. Phrasé, mise en place, élégance du timbre, la perfection. Elle vient d’inviter le pianiste Alain Jean-Marie en duo. De Chet Baker au Who’s who du jazz et des chanteuses, Alain Jean-Marie (Pointe-à-Pitre, 1945), met à tout ce qu’il fait une discrétion aussi aiguë que scrupuleuse. Tous les musiciens l’aiment. Sophie Alour ne se trompe pas. Cependant à deux pas, sous le chapiteau au 6 000 places, Stacey Kent et l’orchestre des conservatoires de la région Occitanie (direction Jean-Pierre Peyrebelle) cèdent la scène à Lizz Wright.
Dans le village, ça joue de partout. C’est Marciac, 1 249 âmes en temps ordinaire, 210 000 corps en temps de festival, dont la 41e édition est organisée du 27 juillet au 15 août. Jazz in Marciac a été créé en 1978 par l’instituteur André Muller et une poignée d’amateurs fiévreux, dont le jeune principal du collège, Jean-Louis Guilhaumon. Le modeste hommage au jazz traditionnel aurait pu s’engoncer dans ses prudences guillerettes. Ou alors Jazz in Marciac aurait pu devenir un énième festival popote, entre loi des tourneurs et caprices du temps. Il a bien failli. Ce serait sans compter avec l’infatigable Guilhaumon, à la démarche de randonneur et au sourire curieux. Toute sa vie, il n’aura fait que rester à l’écoute, apprendre, s’entourer de ses meilleurs détracteurs, innover, et produire un géant aux ailes de planeur…
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