— Par Solenne Le Hen —
Les chercheurs ont observé une association entre la part d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire des participants et un risque accru de maladies cardiovasculaires.
Manger des saucisses ou des soupes déshydratées pourrait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral ou même d’infarctus : c’est ce que conclut une étude de l’Inserm, publiée jeudi. Cette étude, qui s’est penchée sur les aliments qu’on appelle « ultra-transformés », porte sur plus de 100 000 Français volontaires qui participent régulièrement au projet Nutrinet-Santé.
Ces dernières années, les chercheurs avaient déjà établi un lien entre les aliments ultra-transformés et les risque de cancers, de troubles digestifs, et conclu aussi à une hausse de la mortalité. Cette fois-ci, ils se sont penchés sur les maladies cardiovasculaires, toujours en étudiant ce que mangent les 100 000 Français qui participent au projet Nutrinet. Ils ont regardé ce qu’on appelle les aliments ultra-transformés : sodas, barres chocolatées, lasagnes…
Poêlées de légumes, sodas…
Les aliments considérés comme « ultra-transformés » ne concernent pas forcément tous les plats préparés : on y trouvera également du jambon, des poêlées de légumes cuisinées, en clair, tous les aliments qui ont subi plusieurs procédés de transformation et qui souvent contiennent des additifs, comme l’explique Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm : « Ces aliments ont subi plusieurs procédés de transformation, cela peut être de l’hydrolyse, de l’extrusion, de l’hydrogénation. La plupart contiennent des additifs comme des colorants, des émulsifiants, des texturants », précise la directrice de l’équipe de recherche qui a participé à l’étude.
« Les jambons sur le marché, y compris chez le charcutier »
Un plat préparé sans additifs, congelé ou pas, ne fait pas partie de ces aliments dits « ultra-transformés ». Par exemple, « la plupart des jambons sur le marché, y compris chez le charcutier, contiennent des nitrites », ce qui fait tomber ces produits dans la catégorie des aliments ultra-transformés explique Mathilde Touvier.
L’équipe de recherche a observé « une association entre la part d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire des participants et un risque accru de maladies cardiovasculaires, à la fois coronarienne comme l’infarctus du myocarde et les maladies cérébrovasculaires comme l’AVC », indique le Dr Mathilde Touvier, qui a dirigé l’étude. Dans cette étude, les chercheurs ont observé une augmentation d’environ 12% du risque cardiovasculaire pour une augmentation de « dix points dans la part globale d’aliments ultra-transformés », explique la directrice de recherche.
« Il ne faut pas diaboliser tous les produits industriels »
Mais alors que faut-il acheter pour manger sainement ? « On peut manger beaucoup de choses et il ne faut pas diaboliser tous les produits que l’on trouve dans les commerces et l’industrie parce que beaucoup sont tout à fait sains et pas ultra-transformés », déclare le Dr Touvier. La directrice de recherche conseille prêter attention à la qualité nutritionnelle des produits, de « se fier au Nutriscore« et « de regarder la liste des ingrédients »…
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