Eurodéputé·e·s du groupe Verts/ALE MEPs, nous appelons à un arrêt immédiat et inconditionnel de la dernière flambée de violence et des pertes de vies humaines de ces derniers jours en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Nous invitons Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union Européenne, à saisir ce moment pour prendre une initiative audacieuse et à utiliser tous les leviers pour soutenir un agenda décisif de paix, de droits humains et de justice.
Chaque vie palestinienne et israélienne a la même importance pour toutes celles et ceux qui sont sincèrement attachés à notre humanité commune et à la paix dans la région euro-méditerranéenne.
Nous appelons à un arrêt immédiat et inconditionnel de la dernière flambée de violence et des pertes de vies humaines de ces derniers jours en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Mais, dans le même souffle, nous appelons à une action européenne décisive, fondée sur les droits humains, en faveur d’une solution à deux États, pour mettre fin au cycle déchirant de la violence israélo-palestinienne et garantir l’égalité des droits et la sécurité pour tous.
Se contenter d’appeler à la retenue de part et d’autre ou d’en appeler au droit à l’autodéfense contre le droit à la résistance est une rhétorique irresponsable qui ne fait qu’alimenter le conflit et occulter la réalité sur le terrain et les racines de cette dernière crise : l’embourbement de la possibilité d’un État unique, caractérisé par une occupation illimitée et une inégalité des droits, que les ONG israéliennes et internationales qualifient d’apartheid, l’expansion constante des colonies illégales, le déni permanent des droits des Palestiniens et un siège de Gaza qui dure depuis des années.
Publier des déclarations unilatérales ou ressasser de vieilles antiennes depuis le confort de son bureau dans les capitales européennes n’aidera aucune des parties ; cela ne fera que révéler le manque flagrant d’imagination et de courage de nos dirigeants et diplomates.
Les déclarations vides et l’empêchement de l’action du Conseil de sécurité de l’ONU par l’administration Biden montrent clairement que l’on ne peut rien attendre de significatif de la part de Washington.
Plutôt que de déplorer publiquement les limites et les contraintes de sa position, le responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, doit exposer à ses homologues européens les risques d’une passivité européenne continue, non seulement en termes de nouvelle conflagration régionale, mais aussi de sentiment d’injustice et de tensions croissantes dans nos rues européennes. M. Borrell devrait saisir ce moment pour prendre une initiative européenne audacieuse envers la région, qui utilise tous les leviers de l’Europe – y compris le commerce, l’aide à la coopération, les visas et les liens culturels et personnels – et sa capacité diplomatique pour soutenir un agenda décisif de paix, de droits humains et de justice pour Israël et la Palestine, notamment en convoquant une conférence internationale de paix.
. Les engagements déclarés en faveur du droit international et des résolutions de l’ONU, d’un ordre international fondé sur des règles et des droits humains sonnent cruellement faux s’ils ne s’appliquent pas à tous les peuples et nations de ce monde, y compris les Palestiniens.
Pour sa propre crédibilité et légitimité sur la scène internationale, l’UE ne peut continuer à appliquer deux poids, deux mesures. Les auteurs de crimes internationaux doivent être dénoncés et tenus de rendre des comptes, où que ce soit.
Nous demandons à l’UE et aux États membres de veiller à ce que tous les crimes commis en Israël et en Palestine fassent l’objet d’une enquête approfondie et que leurs auteurs soient tenus de rendre des comptes, notamment auprès de la Cour pénale internationale. Les transferts d’armes et d’autres technologies de l’UE, qui favorisent les massacres actuels, doivent cesser, conformément aux règles européennes sur les ventes d’armes. Les discours de haine et d’incitation à la violence doivent être condamnés partout où ils sont diffusés.
En outre, l’évidement des institutions démocratiques et le rétrécissement de l’espace de la société civile en Palestine et en Israël doivent être implacablement combattus, tandis que les voix de la tolérance, de la paix et de la démocratie doivent recevoir notre plus grand soutien.
Toutes les vies du Moyen-Orient, israéliennes comme palestiniennes comptent !
Eurodéputé-e-s du groupe Verts/ALE MEPs
Mounir Satouri (France), Yannick Jadot (France), Kira Peter-Hansen (Danemark), Margrete Auken (Danemark), Ernest Urtasun (Espagne), David Cormand (France), Grace O’Sullivan (Irlande), Salima Yenbou (France), Rosa d’Amato (Italie), Eleonora Evi (Italie), Heidi Hautala (Finlande), Jordi Solé (Espagne), Tineke Strik (Pays-Bas), Benoit Biteau (France), Piernicola Pedicini (Italie), Alviina Alametsä (Finlande), Philippe Lamberts (Belgique), Glaude Gruffat (France), Damien Careme (France), Caroline Roose (France), François Alfonsi (France) Gwendoline Delbos-Corfield (France), Karima Delli (France), Michèle Rivasi (France), Saskia Bricmont (Belgique), Marie Toussaint (France)