Sous l’impulsion de personnalités éminentes, dont l’ancien boxeur Mahyar Monshipour et la lauréate du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, appuyés par l’avocat Frédéric Thiriez, une lettre a été récemment adressée au Comité international olympique (CIO). Cette lettre vise à solliciter l’exclusion de l’Iran des prochains Jeux olympiques en raison de violations flagrantes du principe de non-discrimination dans le domaine sportif. La date de cette initiative remonte au 13 septembre 2023.
Les témoignages poignants de Shiva Nariman, une boxeuse, et Shirin Shirzad, une ancienne lutteuse, deux athlètes iraniennes contraintes de quitter leur pays pour poursuivre leur passion, ont été diffusés lors d’une visioconférence à la Cité Audacieuse, dans le 6e arrondissement de Paris. Ces témoignages ont mis en lumière les persécutions et les discriminations subies par les femmes en République islamique d’Iran, où l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024 révèle encore une fois les nombreuses discriminations auxquelles les Iraniennes sont confrontées dans le domaine sportif. Elles sont exclues de compétitions dans des disciplines telles que la boxe, la gymnastique, la lutte, la natation et le beach-volley.
Cette lettre, adressée directement au président du CIO, Thomas Bach, a été signée par plusieurs personnalités influentes, notamment Mahyar Monshipour, un ancien boxeur né en Iran et naturalisé français, ainsi que Shirin Ebadi, une militante politique iranienne récipiendaire du prix Nobel de la paix en 2003 pour son engagement en faveur des droits des femmes. Frédéric Thiriez, l’avocat et ancien président de la Ligue de football professionnel français, a également apporté son soutien à cette démarche.
L’objectif de cette lettre est de mettre en avant la « suspension » de l’Iran des Jeux olympiques en raison de sa « violation grave des Principes fondamentaux de l’Olympisme ». Elle s’appuie sur les principes de la charte olympique qui insistent sur le respect des droits de l’homme, interdisant toute forme de discrimination basée sur la race, la couleur, le sexe, l’orientation sexuelle, la langue, la religion, les opinions politiques, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance, ou toute autre situation. Le collectif souligne également un parallèle avec l’exclusion de l’Afrique du Sud des Jeux olympiques en 1970 en raison de l’apartheid.
Le CIO a déjà répondu à cette lettre en affirmant qu’il suivait attentivement la situation en Iran. Cependant, le collectif envisage de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour que sa demande soit étudiée et mise en œuvre.
En somme, cette initiative vise à faire pression sur l’Iran pour mettre fin aux discriminations envers les athlètes féminines et à sensibiliser le public à cette question cruciale des droits de l’homme dans le sport.