— Par AFP —
Une cinquantaine de directeurs de théâtres nationaux et régionaux ont appelé le ministre du Travail et la ministre de la Culture a rejeter l’accord conclu en mars.
Des directeurs de centres dramatiques nationaux et régionaux et de centres chorégraphiques nationaux ont exprimé leur «colère» sur l’accord intervenu sur l’assurance chômage en mars entre partenaires sociaux qui «fragilise encore davantage les plus précaires». Au total, ils sont plus de cinquante à avoir appelé le gouvernement à ne pas agréer cet accord.
Un nouveau calcul du nombre de jours avant le début de l’indemnisation (différé du versement des droits) a été conclu, qui touche les intermittents aux plus faibles revenus. Les partenaires de l’Unedic en attendent une économie de 120 millions d’euros.
«J’ai commencé à en parler avec François Rebsamen (ministre du Travail) dès ce matin, a indiqué la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Il y a clairement une disposition qui me pose problème, c’est la disposition sur le différé du versement des droits.» «J’ai demandé une étude d’impact par mes services, a-t-elle ajouté, et au vu des résultats de cette étude d’impact, j’ai convenu avec François Rebsamen qu’on va se voir extrêmement rapidement pour pouvoir en tirer les conséquences, et le cas échéant alerter les partenaires sociaux sur les conséquences dramatiques que cela pourrait avoir sur certains artistes ou certains techniciens.»
Les propositions des intermittents oubliées
L’accord sur l’assurance chômage impose des mesures d’économie pour le régime spécifique des intermittents du spectacle (annexes 8 et 10) et une hausse des cotisations, sans reprendre les propositions de réforme avancées par la profession. Les directeurs et directrices des CDN et CCN ont exprimé leur «colère face au mépris dont ont fait part certains partenaires sociaux qui n’ont pas pris la peine d’étudier sérieusement, ni les préconisations du Comité de suivi (réunissant parlementaires et professionnels, ndlr) ni les propositions de l’étude menée par deux experts indépendants commandée par le Syndeac» (le syndicat des entrepreneurs du spectacle). Juste après l’accord, la ministre de la Culture s’était félicitée du maintien des annexes 8 et 10, estimant que leur pérennité «était un acquis considérable».
Plusieurs dizaines d’intermittents du spectacle et de travailleurs précaires ont manifesté vendredi devant le Palais de Chaillot, ainsi qu’en régions, aux cris de «pas d’Europe sans droits sociaux», alors que le président François Hollande rendait une visite surprise à ce forum européen, organisé par la ministre de la Culture.
Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle, a pris la parole devant le Forum pour dénoncer les politiques d’austérité. «C’est intéressant de faire des grands discours mais si les budgets sont coupés comme en Irlande de 30%, en Croatie de 50% ou baissés comme en France, on aboutit à des problèmes d’emploi et de service public de la culture».
AFP