Déterminée par le collectif Les Glorieuses, cette date symbolique s’appuie sur l’écart salarial entre hommes et femmes, en hausse par rapport à 2020.
Mercredi 3 novembre, à 9 h 22 exactement, les femmes commenceront à travailler « gratuitement » du fait des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d’information féministe Les Glorieuses, qui lance un appel aux candidats à la présidentielle pour résorber cet écart. Cette date et cette heure symboliques ont été calculées, comme chaque année depuis 2015, à partir de statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France.
Cette année, la différence atteint 16,5 %, contre 15,5 % l’an dernier, avec une date déterminée alors au 4 novembre à 16 h 16. « L’inégalité salariale se creuse », déplore dans un communiqué l’économiste Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, pour qui des mesures concrètes doivent être mises en place « dès aujourd’hui » afin d’éviter d’attendre 2234 pour voir naître l’égalité salariale.
Un congé paternité égal au congé maternité
Dans une série de propositions, soumises aux candidats à l’élection présidentielle de 2022, Les Glorieuses demande que l’accès des entreprises aux subventions et marchés publics soit conditionné à des progrès en la matière. Il importe également de « revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses », par exemple les infirmières et les sages-femmes, insiste Les Glorieuses, qui plaide par ailleurs pour que le congé paternité dure aussi longtemps que le congé maternité.
« Oui, l’égalité coûte de l’argent », a observé Rebecca Amsellem, mais il en va de même pour « sauver l’industrie aéronautique ». « Et c’est un choix que le gouvernement est en mesure de faire pour ses citoyens et citoyennes. » Pour sensibiliser les internautes aux inégalités salariales, Les Glorieuses a diffusé le hashtag #3Novembre9h22 sur les réseaux sociaux.
« L’égalité, c’est 100 % ! »
Sous ce mot-clé, la CFDT a demandé sur Twitter et dans un communiqué la revalorisation effective des métiers majoritairement occupés par des femmes, évoquant les emplois dits « de la deuxième ligne ». « Les femmes ne peuvent pas être les égales des hommes à 75 %. L’égalité, c’est 100 % ! » a fait valoir le premier syndicat français.
Des personnalités politiques ont également pris la parole sur Twitter, comme Valérie Pécresse qui espère représenter la droite à la présidentielle. La présidente de la région Île-de-France a remercié Les Glorieuses de « nous rappeler que le chemin de l’égalité réelle est encore long ». Mercredi vers 9 h 22, les députées Paula Forteza et Albane Gaillot présenteront quant à elles un « budget de la dernière chance pour faire enfin avancer l’égalité femmes-hommes ».
Source : AFP / Le Point