— Par Culture Égalité —
Encore une fois, l’association Culture Égalité est présente devant le tribunal où se tient à huis clos un procès pour inceste.
Un père, accusé de violences sexuelles sur sa fille et ses belles-filles, ainsi que sa compagne inculpée pour non-dénonciation de crime, comparaissent depuis 3 jours devant la cour d’assises de Fort-de-France.
Ces jeunes femmes ont osé dénoncer alors que nous savons comment la libération de la parole des victimes a toujours été difficile :
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Parce que l’agresseur c’est papa, c’est tonton, c’est un ami de la famille…
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Parce que les proches ne les croient pas ou les font taire pour éviter le scandale, pour ne pas « salir la réputation de la famille »
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Parce que d’autres filles de la famille ont subi la même chose et n’en sont pas mortes, alors « tu verras ça va passer, tu oublieras »
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Parce qu’elles se sentent quelques fois responsables, fautives,
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Parce qu’elles ne savent pas nommer ce qu’elles vivent…
L’inceste est un crime : la vigilance et la pression des associations ont permis des avancées importantes sur le plan du droit et c’est ainsi que le mot « inceste » fait son entrée dans le code pénal en 2016. Pour rappel, l’inceste désigne les viols et agressions sexuelles commis sur un mineur par un ascendant, un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu, une nièce ou le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées … »
Le silence complice de l’entourage : quand l’affaire éclate, on se rend compte que beaucoup savaient, soupçonnaient, n’ont pas voulu s’en mêler…tous et toutes ont entendu ce cri silencieux de la victime, ont vu les changements s’opérer chez elle, l’ont vu grossir, maigrir sans raison, ont vu ses notes chuter, l’ont vu s’éteindre « comment n’ont-ils pas vu que la petite fille si espiègle et délurée que j’étais s’est éteinte ? » nous confiait une victime. Tout.es celles et ceux qui se sont tu.es ont participé au crime !
Nous attendons beaucoup de ce procès afin que les victimes qui n’osent pas encore parler prennent confiance et se disent qu’elles seront entendues et crues.
Mais aussi pour que tous les pédocriminels tremblent de peur, qu’ils sachent qu’ils ne sont pas au-dessus des lois.
Des associations existent et peuvent recueillir les paroles, accompagner les victimes sur tous les plans.
VICTIME, SORS DE TON SILENCE, VIENS, NOUS TE CROYONS.
Le 08 Janvier 2023