— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Impermanence
Ainsi qu’un robinet qui fuit,
goutte à goutte coule la vie…
Même les souvenirs s’enfuient
quand se succèdent jours et nuits !
Comme cette poignée de sable
que ma main n’a pas su saisir,
passe le temps inexorable
et je ne peux le retenir…
Au tronc d’un arbre pour toujours
j’avais cru graver notre amour,
pensant ainsi défier le sort…
L’arbre est là mais l’amour est mort !
Même ces courbes de ton corps
que mes mains connaissaient par cœur
deviennent floues dans ma mémoire
et, des pages de notre histoire,
l’encre s’efface d’heure en heure…
Insaisissable est le bonheur
qui vient et repart, éphémère,
comme sur le sable la mer…
Rien qu’un peu d’écume en demeure !
Éphémère
Je suis rongé par le remords
de ce que je n’ai pu encore
faire avant que vienne la mort
en dépit de tous mes efforts…
Car bien trop vite le temps passe
et le fil de notre vie casse
avant qu’à la fin il n’efface
d’elle jusqu’à la moindre trace…
Si donc je suis, puisque je pense,
un être doué de conscience,
de tout cela quel est le sens
quand éphémère est l’existence ?
Mais au moment où je l’écris,
du coup c’est un peu comme si
de la mort ainsi je me ris…
C’est pour ça qu’à la poésie
j’ai dédié toute ma vie !