Les négociations entre EDF Production Électrique Insulaire (EDF-PEI) et le syndicat FE-CGTG sont dans l’impasse à la centrale de Pointe Jarry, située à Baie-Mahault, en Guadeloupe. Malgré la médiation de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), les discussions peinent à avancer. Ce blocage est survenu après une interview radiophonique de la directrice d’EDF-PEI, Gaëlle Paygambar, qui a suscité l’indignation des grévistes. Lors de cette intervention, la directrice a évoqué une indemnité de transport de « 1000 euros en moyenne » versée à chaque agent, une déclaration vivement contestée par la FE-CGTG, qui exige un démenti avant toute reprise des pourparlers.
Pendant ce temps, la situation électrique sur l’île se dégrade. Depuis le début de la grève, le 16 septembre 2024, huit des douze moteurs de la centrale de Pointe Jarry sont à l’arrêt, entraînant un déficit de production. Ce manque a des répercussions directes sur la distribution d’électricité, avec des délestages qui s’intensifient au fil des jours. Ce mardi 17 septembre, EDF Archipel Guadeloupe signalait que 12 300 foyers, principalement situés aux Abymes, à Trois-Rivières, à Morne-à-l’Eau et au Moule, étaient privés de courant dès l’après-midi. La situation s’est aggravée dans la soirée, affectant jusqu’à 45 000 foyers à 19h.
Pour éviter une panne généralisée, EDF a mis en place des délestages tournants d’une durée de deux heures, tout en exhortant les habitants à réduire leur consommation. La production électrique de la Guadeloupe dépend à près de 70 % d’une centrale diesel, complétée par des énergies renouvelables (biomasse, géothermie, éolien, photovoltaïque, hydraulique), mais ces sources alternatives ne suffisent pas à couvrir les besoins énergétiques de l’archipel.
Le mouvement social est une réponse à des désaccords persistants liés au protocole de fin de conflit signé en février 2023, après une grève de 61 jours. Le syndicat FE-CGTG reproche à la direction d’EDF-PEI de ne pas respecter les engagements pris, notamment en ce qui concerne le temps de travail, le paiement des indemnités kilométriques et la gestion des congés. Alors que les autorités locales espéraient une résolution rapide pour éviter une dégradation de la situation, les négociations semblent au point mort, avec un climat de plus en plus tendu.