— ¨Par Lucien Cidalise Montaise —
lly a deux natures de Français devant leur histoire …Et Nous ?
Ceux qui frémissent, frileux en écoutant la Marseillaise chantée : les nantis et exploiteurs… Que leur restera –t-il ?
Ceux qui se félicitent de la mort de la guillotine et approuvent l’émergence de la démocratie sociale : les adeptes des Lumières.
Forcément donc, deux sortes de Martiniquais aussi, devant la même histoire. Mais celle-là imposée. « Lambeaux de la France palpitants sous d’autres cieux ! ».
Les Martiniquais ne se sentent nulle part. Sans modèle. Ils flottent sur une île naturellement généreuse. Ils se cherchent, mais au final, n’acceptent aucune accointance. Créés par l’esclavage et le racisme fils aîné du premier, ils hésitent. Doutant pour beaucoup de leurs ancêtres, au point de les ignorer.
En conséquence, ils se folklorisent ! s’indignent, mais choisissent quelque fois sans trop y mettre de la passion, sans trop basculer dans leur choix qui risquerait de les contraindre à Devenir ! Ils ne dépendent pas d’une histoire qui n’est pas la leur. Le « Si peu » qui leur est consacré relève d’une usurpation réductrice de leur propre histoire. Acteurs principaux -sans loges privées !!- ils n’ont été que des intérimaires impayés, intermittents, souvent. Impitoyablement exploités. Rarement chômeurs ! Migrants forcés, victimes innocentes, crédibles désorientées, complices inconscients d’un génocide par substitution. Serviteurs « dévoués » du Colonialisme dans sa globalité. Des siècles ont passé, les nègres esclaves continuaient toujours à servir de « fast- food » à tous les océans et aux poissons ! La société esclavagiste moribonde s’évertuait à chasser de ses souvenirs, l’existence même de cette embarrassante réalité. Elle s’affirmait comme l’unique propriétaire de ce morceau de terre. Pensait-elle à ce qu’elle avait réalisé pendant tous ces siècles d’esclavagisme ? Période où sont nées et se sont développées les pires tares de la société antillaise. Le racisme et l’exploitation des Non-Européens ! Nos dirigeants actuels n’ont rien de nègre marron ! Au contraire, ils subissent l’histoire. Sauf A. Césaire, ce grand nègre éternellement debout devant un peuple assoupi…
Il appartiendra à nos « lanceurs d’alerte !! » de dénoncer ces crimes. Les actuels occupants de cette île ont tout simplement servi à la création et l’organisation de notre société, si peu démocratique, mais ô combien inégalitaire, donc réactionnaire. Dans ce monde, nous n’avions rien à opposer aux mains blêmes ensanglantées des envahisseurs, face aux démonstrations d’autres cultures : Économique. Culturelle. Cultuelle etc…
Cela a donné une vision élimée de l’acceptation, confortée en soumission. Ces attitudes diverses, ces dérives sont devenues acceptation servile du type de société qui nous gère aujourd’hui. Il ne nous reste plus qu’à solliciter avec autorisation bénie les suppressions de forme, mais sinon de fond. Les relents de luttes que nous voyons fleurir tous les jours en sont les preuves évidentes. Nous ressentons, cachés, donc protégés dans les plis de notre nébuleuse histoire quotidienne, un comportement vicieusement politique de ceux à qui l’histoire colonialiste a transmis des droits sur nous. Une volonté d’adaptation et une implication permanente dans toute gestion à caractère politique.
Même le créole, réservoir sacré de mots, nés de la volonté des nègres-esclaves de se différencier est victime d’un appel à l’aide. « Il faut parler français en permanence », le prétendent certaines administrations. Forme de police prévoyante. Regrettons par ailleurs, l’attitude équivoque des nègres dits « évolués » vis-à-vis du peuple lui-même qui les rejoint dans leur aveuglement. Il n’y a pas de pires ennemis que ceux là, car ils sous entendent qu’en étant français, ils ne devraient rien au créole. Autre observation déprimante. Aux Antilles dites françaises ! Les nègres n’existaient que par et pour leur utilité, comparés à du mobilier (chaise, table, lit…), leur présence physique toujours aux ordres, au nom d’un Dieu. Malgré ces nègres torturés dont nous sommes les héritiers, nous sommes en droit de nous poser aujourd’hui la question de la Responsabilité. De quel droit en effet sous la Macronie « rampante », la Social-démocratie « embourgeoisée », le communisme, « version altérée » de l’égalité et de la solidarité humaine et de la religion « papelarde » responsable de nos âmes, tenant compte du réel, notre assimilation limitée à une chétive reconnaissance législative. De quel droit pouvons-nous prétendre allègrement que « Péyi a sé ta nou ! ».
L’Indépendance est-ce une fin en soi ou un principe universel ? Suffit-il de le vouloir ? En vivant avec notre Siècle qui semble s’affirmer mondialiste ? Ou se faire acquitter par son peuple ? Le droit des peuples à se diriger eux-mêmes, est-ce une escroquerie morale ou un espace de liberté ?
Travaillons donc pour persuader, convaincre et unir tous ceux qui égarés se cherchent, afin de vivre ensemble dans la responsabilité et le respect de l’autre : le monde et cette France des libertés, en vagabondage semble-t-il !
Prétendons descendre d’une même humanité. Battons nous pour la naissance d’un monde en commun et concluons par cette pensée de N. Mandela.
« Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint le droit d’être libres… »
Dans l’attente d’une volonté constructive de l’autre et de nos luttes permanentes, faisons en le drapeau de nos Ambitions.
Lucien Cidalise Montaise
Diamant le 30 Octobre 2018