— Par Danièle Marceline —
Quand chacun de nous aura mis en place tous les gestes et tous les protocoles pour se protéger et protéger les autres, cette épidémie ralentira. Puis elle sera maîtrisée. Viendra alors le temps de se souvenir de nos défunts, en nous appuyant sur nos traditions et notre culture : les maires pourraient, ensemble, organiser, en un seul lieu, une veillée traditionnelle où tambouyés, conteurs, rappeurs et nos artistes en général nous convieront à une veillée collective.
Viendra aussi le temps de la cérémonie des adieux : tous les responsables religieux pourraient organiser, ensemble, une cérémonie œcuménique de recueillement. Nous pouvons le faire car nous l’avons déjà fait après le crash du Venezuela. Viendra aussi le temps de l’hommage à tous ceux qui se sont dévoués : soignants, aidants et tous ceux qui, à la place qu’ils occupaient, ont sauvé, accompagné, adouci. Un concert en plein air pourrait être l’expression de cet hommage. Viendra aussi le temps de s’organiser et d’innover pour accompagner, empêcher de sombrer et aider à redémarrer les économies en ruine, à reconstruire les familles désarticulées et soutenir les personnes vulnérables ou désorientées. Ordres et syndicats professionnels, associations, tous nous aurons à coeur de penser collectif et d’agir en solidarité. Viendra enfin le temps de préparer demain. Il pourrait être envisagé un exercice d’éloquence ouvert aux collégiens, lycéens, étudiants dans lequel ils exprimeront leur vision pour demain. Nous pourrons alors, raffermis et ragaillardis, repartir d’un pas plus ferme et assuré sur le chemin de la vie.
Nous nous souviendrons que nous avons surmonté cyclones et tremblements de terre et que nous nous sommes relevés de la catastrophe de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 au cours de laquelle 30.000 martiniquais ont été rayés de la carte du monde en quelques minutes. Il n’est plus temps de se déchirer, il est temps de se faire confiance. Écoutons Nelson Mandela : « Nous travaillerons ensemble pour soutenir le courage là où il y a la peur, pour encourager la négociation là où il y a le conflit et donner l’espoir là où règne le désespoir. »
Et Aimé Césaire : « Nous gonflerons nos voiles océanes/Vers l’élan perdu des pampas et des pierres/Et nous chanterons aux basses eaux inépuisablement/la chanson de de l’aurore. »