Le professeur Didier Raoult nous sensibilise une nouvelle fois aux ravages du sucre, deuxième cause de mortalité dans les pays développés.
L’Organisation mondiale de la santé a récemment recommandé de freiner notre consommation de sucre. Soit, pour un adulte, six cuillères à thé par jour – moins que le contenu d’une canette de soda – et, pour un enfant, à peine trois cuillères à thé par jour ! Pas étonnant. Le sucre constitue probablement, après le tabac, la première cause de mortalité dans le monde développé.
Une étude édifiante vient de mettre en évidence que l’apport de quantité importante de sucre chez les drosophiles – une espèce de mouches qui figure parmi les animaux les plus utilisés dans les laboratoires – suffisait à leur donner du diabète de « type 2 » ou diabète sucré (1) ! Cette fois, il ne s’agit plus d’un simple lien statistique, mais d’un modèle expérimental, qui démontre que le sucre suffit à lui tout seul à transformer un animal (ou un homme donc) en diabétique !
À partir du XVIIe siècle, la production massive de sucre en Amérique et aux Antilles a entraîné l’explosion de sa consommation, justifiant l’esclavage et la traite négrière. Comme le tabac, le sucre a provoqué la déportation massive d’Africains. Le sucre, et plus encore ses composés, quand ils sont séparés par l’industrie sucrière par hydrolyse, sont dangereux lorsqu’on en abuse. Cela est particulièrement vrai pour le fructose, qui joue un rôle, que plus personne ne conteste, dans la genèse de l’obésité, du « foie gras » non alcoolique et du diabète. Indirectement, le sucre, du fait de son rôle dans le diabète et l’obésité, est responsable d’une partie de l’augmentation des cancers observés, en particulier du cancer du sein et du foie.
(1) Musselman LP, Fink JL, Narzinski K, Ramachandran PV, Hathiramani SS, Cagan RL, et al. A high-sugar diet produces obesity and insulin resistance in wild-type Drosophila. Dis Model Mech 2011 Nov;4(6):842-9.
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* Le professeur Didier Raoult est spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes à la faculté de médecine de Marseille.
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En 1826, si l’on rapporte le volume de sucre vendu par rapport à la population, on obtient une disponibilité moyenne de 2 kg par habitant. Cette moyenne croît tout au long du siècle, passant à 5,5 kg en 1860, 8,6 en 1880, 12 en 1900, jusqu’à atteindre 20 kgà la veille de la Première Guerre mondiale.
A cette époque, le sucre devient une denrée rare et, en 1918, cette moyenne par habitant n’est plus que de 8 kg. Dans l’entre-deux guerres, elle remonte à 23 kg, mais retombe à 6 kg pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les Trente Glorieuses permettent de retrouver rapidement un haut niveau: en 1958, un Français a à sa disposition 30 kg de sucre, 36 kg en 1970.
Les ventes de sucre reflètent uniquement une notion de disponibilité ou de volumes de sucre mis sur le marché, à l’échelle d’un pays ou d’une population. Pour s’approcher d’un niveau de consommation à l’échelle individuelle, il est préférable d’utiliser les données issues d’enquêtes alimentaires INCA et CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie).
D’après ces enquêtes, en 2012 la consommation de saccharose est estimée à 25 kg par an et par habitant, soit une moyenne de 70 g/jour. Il s’agit du sucre consommé en l’état et du sucre incorporé aux produits sucrés.
Source http://www.lesucre.com/fr/article/chiffres-dates/le-marche-du-sucre-en-france