Avec Samir Guesmi, Abdelrani Bendaher, Luàna Bajrami
Synopsis:
La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute…
Festival du film francophone d’Angoulême 2020 : Valois de diamant (meilleur film), Valois du scénario et de la mise en scène pour Samir Guesmi et Valois de la musique pour Raphaël Eligoulachvili
On en parle :
Paris-Matdh par Yannick Vely
Il aurait sans doute fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes – il porte le label Cannes 2020 – «Ibrahim» du réalisateur français Samir Guesmi est en tout cas le grand vainqueur de la 13e édition du festival du film francophone d’Angoulême (FFA). Il a en tout obtenu des mains du jury coprésidé par Benoît Délépine et Gustave Kervern quatre récompenses – meilleur film, meilleure mise en scène, meilleur scénario et meilleure musique.
Télérama : 3 micro-critiques
“ Un premier film tout à fait correct qui fonctionne bien. Sauf dans son final, niais, qui loupe l’émotion. Sympa donc, mais peu mémorable. ”
“ Las des influences Faucon et Anspach, cette vignette très conciliante et modeste a le mérite de révéler les grands yeux noirs tristes d’AB. ”
“ Bien des péripéties sont superflues pour dire qu’on ne peut avancer sans savoir d’où l’on vient. Ce film ténu aurait fait un meilleur court. ”
Critique Film par Tobias Dunschen
Il aura fallu du temps à Samir Guesmi avant de passer à la réalisation ! Tant mieux alors que son premier film, le très beau Ibrahim, correspond en tous points à l’image qu’on se fait de l’acteur, devenu désormais un réalisateur brillant. C’est-à-dire celle d’un homme simple et juste, qui n’a guère besoin de toutes sortes de subterfuges formels, afin de transmettre le propos en faveur de la tolérance et de l’amour filial à l’état pur dont son premier film pourrait légitimement s’enorgueillir. De surcroît, le réalisateur débutant a su trouver en Abdel Bendaher un jeune acteur tout à fait à la hauteur des dilemmes en apparence inextricables que son personnage doit affronter par sa propre faute.
Abus de Ciné par Olivier Bachelard
Récit de passage à l’âge adulte, porté par le jeune Abdelrani Bendaher (Samir Guesmi interprètant, quant à lui, le père), le scénario creuse les notions d’honnêteté, de déterminisme social, tout en pointant un jeu des apparences souvent mortifère (ici pour le fils, comme pour le père). On pense forcément à la logique de certaines œuvres des frères Dardenne, le long métrage dénonçant au passage les murs que constituent argent comme éducation, pour les immigrés et leurs descendants.
Traitant avec tact, à la fois du respect de soi et des autres, le film aborde ainsi de manière assez subtile la question de l’inégalité des chances. Mettant en avant le rapport de complicité entre père et fils, ici bousculé, cette première œuvre estampillée sélection Cannes 2020 parvient à faire surgir une véritable émotion. Elle propose de plus, avec réalisme, une conclusion douce-amère qui lui aura valu le Valois du meilleur film au Festival d’Angoulême 2020 ainsi que le Grand Prix du Festival Premiers plans d’Angers 2021.
Cine Dweller par Claudine Levanneur
Tout auréolé de son label Cannes 2020 et encore bien plus de ses quatre récompenses au Festival du Film d’Angoulême dont le prestigieux Valois de diamant, Ibrahim s’articule autour d’un magnifique tandem père/fils, emprisonné dans ses non-dits et ses émotions refoulées.