Samedi 3 décembre à 19 h à la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France
Après un témoignage d’admiration, rendu à Christiane Eda-Pierre, la première cantatrice martiniquaise d’envergure internationale, en décembre 2019, à Tropiques-Atrium, la fondation d’entreprise SPhere organise un concert exceptionnel ce samedi 3 décembre 2022 à 19h à la cathédrale Saint-Louis à Fort-de-France dédié à la mémoire de Maria Anderson. L’entrée est libre.
La soprano sud-africaine Zandile Mzazi reprendra les plus grands succès de Marian Anderson. Sous la direction musicale de Peter Valentovič avec le Bratislava String Quartet, Tibor Duriak à la trompette et le Chœur Sainte-Thérèse du Père Louis Élie.
Marian Anderson est la plus grande contralto du 20ème siècle. Cette artiste lyrique de renommée internationale, aussi à l’aise dans un répertoire classique que dans des airs de negro spiritual, a marqué l’histoire des États-Unis tant par sa voix exceptionnelle que par son engagement dans la lutte contre les préjugés raciaux.
Marian Anderson, née à Philadelphie (Pennsylvanie) le 27 février 1897 et morte à Portland (Oregon) le 8 avril 1993, est une contralto afro-américaine. Elle fut l’une des toutes premières cantatrices noires de carrure internationale aux États-Unis et dans le monde aux côtés de Leontyne Price, Grace Bumbry, Jessye Norman, Barbara Hendricks, Shirley Verrett, et Christiane Eda-Pierre.
Après des débuts difficiles, son talent et sa voix sont unanimement reconnus et célébrés. Elle chante à plusieurs reprises sous la direction de chefs tels qu’Arturo Toscanini, Pierre Monteux, Eugene Ormandy, Jascha Horenstein ou encore Dimitri Mitropoulos. Elle excelle dans les genres les plus variés, de l’opéra au negro spiritual en passant par le lied et l’oratorio
Compte tenu du contexte de ségrégation raciale aux États-Unis, les églises protestantes constituent l’un des lieux privilégiés de rassemblement, de solidarité et d’éducation pour la communauté afro-américaine. Le chant et la musique gospel jouent un rôle fondamental dans les rites des églises baptistes afro-américaines, aussi de nombreux chanteurs afro-américains effectuent leur formation musicale et vocale au sein de leurs églises. De nombreux ensembles religieux disposaient de leurs propre chorale comme c’est le cas de l’Union Baptist Church6 de Philadelphi7 que Marian Anderson intégra à partir de six ans. Elle a, de ce point de vue un début de parcours similaire à d’autres figures musicales afro-américaines, tel Roland Hayes, son homologue masculin. C’est à l’initiative de sa tante que Marian Anderson intègre cette chorale dans laquelle elle effectue des duos et des solos. Sa tante joua, en effet, un rôle important dans sa formation musicale, l’emmenant à différents concerts dans des églises locales. À l’âge de 10 ans, elle intègre The People’s Chorus of Philadelphia dans laquelle elle est très régulièrement soliste. Elle effectua son éducation primaire à la Stanton Grammar School, et en fut diplômé en 1912. Comme de nombreuses familles ouvrières afro-américaines, les parents de Marian Anderson ne pouvaient pourvoir financièrement à une éducation supérieure. Il est à noter, que les établissements d’enseignement secondaire et universités enseignaient la musique et que beaucoup d’universités disposaient de leurs propres chorales, telle la Fisk University. Par conséquent, la possibilité d’entrer dans une de ces institutions constituait une opportunité, y compris pour une carrière artistique, particulièrement pour les musiciens afro-américains. Néanmoins, les directeurs de People’s Chorus of Philadelphia, ainsi que le pasteur de l’église, révérend Wesley Parks organisèrent une levée de fonds pour permettre à Marian Anderson d’intégrer la South Philadelphia High School, et de suivre des cours de chant privés avec Giuseppe Boghetti (en) et Agnes Reifsnyder.
En 1921-1922, elle se présente à la Philadelphia Music Academy, une université des arts ségréguée, elle y est refusée à cause de sa couleur9. Elle poursuit néanmoins sa formation musicale par des cours privés, et les concerts avec le soutien de la communauté de son église[réf. nécessaire].
En 1925, elle obtient une première consécration en gagnant le premier prix d’un concours de chant sponsorisé par le New-York Philarmonic. Cette victoire lui permet d’effectuer un concert avec l’orchestre le 26 août 1925. Cette performance est particulièrement remarquée du public, des médias, et des critiques de musique. De plus, cet événement lui offre une nouvelle opportunité, la rencontre avec un manager, Arthur Judson. Malgré le contexte raciste qui freine sa carrière, elle chante au Carnegie Hall, en 1928. À la suite d’un concert à l’Orchestra Hall, en 1929, elle obtient une bourse de l’organisation philanthropique, Roosenvald Found.
En avril 1939, Marian Anderson chante lors d’un concert organisé par Eleanor Roosevelt devant le Lincoln Memorial, après qu’il lui a été refusé d’accéder à la salle où elle devait chanter, par les Filles de la Révolution américaine (Daughters of the American Revolution ou DAR). Après quoi la « première dame » des États-Unis démissionne de l’organisation féminine.
En 1943, elle épouse l’architecte Orpheus H. Fisher.
Dans les années 1950-1960, Marian Anderson devient une figure incontournable des negro spirituals et du gospel, elle est également connue en Europe, où, tout comme Roland Hayes avant elle et Paul Robeson, elle participe à la transmission de ce style de musique en Europe. Elle inspira ainsi plus d’une figure du gospel francophone comme John William.
Le 7 janvier 1955, Marian Anderson est la première afro-américaine à chanter au Metropolitan Opera. Elle brise ainsi la « barrière de la couleur » dans ce haut lieu de l’opéra aux États-Unis. Elle joue le rôle d’Ulrica, contralto, dans l’opéra Un ballo in maschera de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Antonio Somma.
Le 20 janvier 1961 Marian Anderson a chanté l’hymne national américain lors de l’investiture du Président John Fitzgerald Kennedy
En 1964, on lui a refusé un logement au Château Frontenac à Québec en raison de sa couleur de peau.
Elle meurt le 8 avril 1993 chez son neveu James DePreist, directeur de l’Oregon Symphony music.
Elle est une figure majeure de la lutte des artistes afro-américains contre les préjugés raciaux et fut un modèle pour des artistes lyriques comme Leontyne Price, Grace Bumbry, Jessye Norman, etc.
Les archives de Marian Anderson sont déposées à la bibliothèque de l’université de Pennsylvanie.
« Marian Anderson et Paul Robeson resteront pour moi ce que mes parents m’ont appris à aimer dans ma jeunesse : des voix merveilleuses qui donnaient des frissons et dont j’ai encore en mémoire les airs qui me passent souvent par la tête. Il ne faut pas oublier ces voix venues des cieux qui se sont battues pour la liberté », déclare John Persenda, Président de la Fondation SPHERE.
La Fondation d’Entreprise Sphère à pour objet de contribuer à la fois, à faire connaître des artistes dans tous les domaines et à faire accéder à la culture le plus grand nombre, en participant financièrement ou en organisant des manifestations culturelles, des productions lyriques, des expositions.. Elle a son siège 3, rue Scheffer à Aurillac.
Source : Wikipedia