Journées d’étude : 15 décembre 2017 (Tours) et 6 avril 2018 (Dijon)
Interactions culturelles et discursives (ICD) – EA 6297 – Université François-Rabelais de Tours
Centre Interlangues – Texte, image, langage – EA 4182 – Université de Bourgogne-Franche-Comté
« Encore un livre sur Fanon ? », s’interrogeait il y a quelques années Lylian Kesteloot dans sa préface à l’ouvrage Frantz Fanon, l’homme de rupture, d’Abdelkader Benarab (2010 : 9). On pourrait en dire autant des présentes journées d’étude autour de la figure emblématique de Frantz Fanon, à la « pensée métamorphique » (Mbembé 2012 : 9), dont l’œuvre « a permis la constitution d’un champ d’études foisonnant, rhizomatique et, aujourd’hui, de portée planétaire. » (Mbembé 2011 : 12) L’universalité et l’actualité de Fanon ne font en effet aucun doute, comme en témoigne l’abondance, en ce début de millénaire, de littérature critique et d’événements qui lui sont consacrés, tant en France qu’en Europe, en Afrique ou dans les Amériques[1]. Cependant, le champ des études fanoniennes présente deux lacunes : d’une part, il ne s’est que minoritairement intéressé à l’impact de la pensée de Fanon dans les arts et la littérature, les lectures sociologiques, historiques ou psychologiques étant largement dominantes. D’autre part, si de nombreux travaux ont été menés sur les résonances de la pensée de Fanon aux États-Unis[2] et (dans une moindre mesure) en Amérique Latine, il n’existe pas à ce jour d’étude large qui prenne en compte l’ensemble des Amériques, Caraïbes comprises, dans une perspective de dialogue entre ces aires géographiques. Les journées d’étude « Héritages de Frantz Fanon dans les arts et la littérature des Amériques » tenteront donc de répondre à cette double ambition, en donnant la possibilité d’un échange entre des sous-continents séparés par la critique, et en se centrant essentiellement sur l’impact de Fanon dans le monde artistique et littéraire.
Aborder l’œuvre et la pensée de Frantz Fanon par le prisme des arts et de la littérature n’est sans doute pas la démarche qui s’impose de prime abord. Pourtant, Fanon portait à ces expressions culturelles un intérêt certain, comme l’indiquent ses développements sur la culture nationale, qu’il concevait comme une condition nécessaire à la constitution d’une nation et à l’émancipation des peuples (Fanon 2002). Il avait suivi à Fort-de-France les cours d’Aimé Césaire,…
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