— Par Caroline Constant —
Sayouba Traoré présente sur RFI depuis le lundi 9 août une série estivale sur les grandes voix littéraires africaines. Aujourd’hui, Amadou Hampâté Bâ est à l’honneur.
«En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui meurt. » La citation, très célèbre, est souvent prise à tort pour un proverbe. Elle émane pourtant d’un écrivain malien, Amadou Hampâté Bâ. Cet après-midi, les auditeurs de RFI auront le bonheur de pouvoir à nouveau se régaler de la voix de cet auteur, décédé en Côte d’Ivoire en 1991. Car RFI possède de nombreuses interviews d’artistes africains. La station a décidé, le temps du mois d’août, de les mettre à disposition du public. L’écrivain et journaliste Sayouba Traoré a été chargé de leur mise en ondes.
La série s’appuie sur les archives très riches de Radio France Internationale. « À RFI, un service se chargeait de former les journalistes africains. » Qui devaient, pour le coup, « fournir des émissions clés en main à des radios africaines », raconte Sayouba Traoré. Ainsi, de 1974 à 1992, la station a archivé sur des disques vinyles et CD des voix d’écrivains, enregistrées au fil de ces entretiens et des années. Et ce trésor dort depuis trente ans. Il était temps de sortir les disques de leurs cartons. Sayouba Traoré a donc construit le portrait sonore de ces écrivains, des Sénégalais Birago Diop (lundi) ou Léopold Sédar Senghor (le 23 août) ou encore du Congolais Tchicaya U Tam’si (demain). Et le journaliste assure que les cartons de RFI réservent encore beaucoup de surprises inexploitées. Pour construire ces portraits, émaillés de diverses interviews sur la période, il assume sa subjectivité. Et avoue son émotion devant les voix de ces auteurs, qu’il a « étudiés pendant sa scolarité ».
Dans le portrait qu’il dresse d’Amadou Hampâté Bâ, il laisse l’écrivain raconter son enfance, son parcours. Surnommé « le gardien de la mémoire », Amadou Hampâté Bâ ne cesse d’expliquer, dans ses entretiens, à quel point il faut entretenir la tradition orale. Sans renier la modernité. « Le savoir est la plus grande des fortunes, par le fait qu’on le donne sans réussir à l’épuiser », dit-il. Une sacrée leçon d’humanisme, en somme.
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