— Par Jean Samblé —
La scène politique en Haïti demeure tendue alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) cherche toujours son rythme de croisière. Face à des dissensions internes persistantes, les membres du CPT ont récemment opté pour une approche de présidence tournante, dans l’espoir de stabiliser la gouvernance provisoire du pays.
Cette décision, annoncée après de longues délibérations, reflète les défis auxquels est confronté le CPT depuis sa création il y a quelques semaines. Initialement prévu pour être dirigé par un coordonnateur unique, le Conseil a dû revoir sa stratégie à la lumière des désaccords persistants sur le choix du leader.
Désormais, la présidence du CPT sera confiée successivement à quatre de ses membres, chacun ayant un mandat de cinq mois pour diriger la transition. Edgar Leblanc Fils inaugurera cette rotation, suivi par Fritz Alphonse Jean, puis Leslie Voltaire et enfin Louis Gérald Gilles. Cette approche vise à assurer une représentation équitable des différents blocs politiques au sein du Conseil, mais soulève également des questions quant à la stabilité et à la continuité de la gouvernance.
Outre la question de la présidence tournante, d’autres points cruciaux ont été discutés lors des récentes réunions du CPT. Notamment, la modification du seuil de voix nécessaire pour valider les décisions, qui est passé de quatre à cinq sur sept membres. Cette mesure, bien qu’innovante, suscite des inquiétudes quant à son impact sur la capacité du Conseil à prendre des décisions efficaces dans un contexte déjà complexe.
Pendant ce temps, la pression internationale monte alors que les préparatifs se poursuivent pour le déploiement d’une force multinationale en Haïti. Malgré les appels du CPT à un déploiement rapide, certains observateurs se demandent si les divisions internes n’entravent pas la capacité du Conseil à agir efficacement sur la scène internationale.
Dans l’ensemble, la situation en Haïti reste fragile (euphémisme!), avec un Conseil Présidentiel de Transition en quête de cohésion et de direction alors que le pays fait face à une crise sécuritaire croissante. L’avenir de la gouvernance provisoire dépendra de la capacité du CPT à surmonter ses divisions internes et à répondre aux défis complexes qui se présentent sur la voie de la stabilité et du progrès pour le peuple haïtien.