— Avec la correspondante de Rfi à Port-au-Prince, Amélie Baron —
L’insécurité gangrène tant la capitale que la province. Quotidiens, les enlèvements contre rançon affectent toutes les couches socio-économiques de la société. Dans ce contexte, la classe politique, elle, débat de l’opportunité ou non de changer la constitution du pays. Le comité en charge de la rédaction du projet de loi a déclaré ce lundi 7 décembre que le texte serait finalisé avant le 26 février.
Ancien président de la République par intérim de 2004 à 2006, Boniface Alexandre a été choisi pour présider ce comité et il s’assure que ce groupe de travail, qui compte cinq personnes, agit en toute indépendance.
« N’écoutez pas ceux qui disent que c’est un travail politique ou encore qu’on travaille pour le gouvernement, affirme Boniface Alexandre. Non, c’est un travail technique et non politique. Nous ne recevons aucune instruction de personne. Depuis que nous avons commencé à travailler, personne au pouvoir ne nous a appelés pour dire : « Voilà ce que je veux, voilà ce que je ne veux pas. » »
Boniface Alexandre tente de rassurer : « Ne laissez pas les politiciens vous dire que le travail est déjà tout préparé, qu’on ne fera que signer. Ce n’est pas vrai. »
Quant au processus de validation de cette future constitution, le comité botte en touche : ça n’est pas de son ressort. Le président Jovenel Moïse a fait part de sa volonté d’organiser un référendum pour cela. Mais organiser un tel vote serait une violation de l’actuelle Constitution.