« Il n’est plus possible d’ignorer les évènements de La Saline », estime Le Nouvelliste. « En plein jour, des hommes armés assoiffés de sang, des membres de gangs connus, appuyés, écrit le RNDDH, par un blindé de la BOID (la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale de la Police nationale, ndlr.), ont tué hommes, femmes, enfants, charcuté et brûlé des cadavres ». Tout cela « à deux minutes en voiture du Parlement et à quatre minutes à peine du palais national », fustige le quotidien qui poursuit : « Des policiers ayant abandonné leurs postes, convertis en membres de gangs – non encore révoqués aux dernières nouvelles – sont impliqués dans la perpétration de ces atrocités ».
Quels mobiles ont mené à ces évènements ?
Toujours selon Le Nouvelliste qui cite le rapport du Réseau haïtien de défense des droits de l’homme, il y avait, entre autres, « la volonté de casser l’élan de la mobilisation politique contre le pouvoir dans ce quartier réputé hostile au président Jovenel Moïse. Le délégué départemental, représentant du chef de l’Etat, pointé du doigt dans le massacre de La Saline, a démenti », rapporte Le Nouvelliste.
Le journal Le National souligne le lien entre l’aggravation du problème de l’insécurité et « le climat politique délétère » qui règne actuellement en Haïti. « Certains politiciens voulant jouer aux seigneurs de guerre disposent de leurs propres bases armées et ils y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, quel que soit le camp politique », constate l’éditorialiste qui poursuit. « Au lieu de développer des programmes sociaux pour le relèvement des quartiers populaires, des secteurs politiques et économiques choisissent l’embrigadement de jeunes caïds au service de leurs intérêts particuliers ».
De son côté, Le Nouvelliste conclut : « L’heure est d’autant plus grave que la proximité, la complicité, la connivence entre criminels, agents de l’ordre et élus ruinent le reste d’autorité de l’Etat ».
Source : RFi