— Par Sarha Fauré —
D’innombrables enfants sont aujourd’hui plongés dans une lutte sans merci contre une crise multidimensionnelle qui déchire les fondements d’Haïti. Dans un cri d’alarme poignant, Catherine Russell, porte-parole de l’Unicef, sonne l’urgence, alertant sur le sort de 125 000 petits, en proie à une malnutrition aiguë, au bord du gouffre de la vie et de la mort.
La situation en Haïti, déjà précaire, s’est tragiquement détériorée, avec près de la moitié de la population, soit 5 millions de personnes, plongées dans une insécurité alimentaire grave, selon les dernières données du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Parmi elles, 1,64 million sont au niveau 4 de l’échelle IPC, signifiant une urgence absolue.
Catherine Russell souligne l’ampleur des ravages causés par la violence et l’instabilité. Bien au-delà des actes de violence eux-mêmes, c’est une crise sanitaire et alimentaire sans précédent qui se dessine, menaçant de faucher les vies innocentes des enfants haïtiens. Des milliers d’entre eux se tiennent au bord du précipice, dans l’attente désespérée d’une aide vitale qui pourrait leur sauver la vie, si seulement la violence cessait et si les voies d’accès aux secours étaient rouvertes.
Pourtant, l’escalade de la violence des gangs, particulièrement dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, bloque l’acheminement de l’aide humanitaire, paralysant un système de santé déjà exsangue. Plus de 125 000 enfants, déjà fragilisés, se trouvent ainsi exposés à un risque imminent de malnutrition aiguë, livrés à eux-mêmes dans un pays en pleine tourmente.
Face à cette tragédie en gestation, l’Unicef en appelle à la solidarité internationale, pressant la communauté mondiale à agir, à rétablir l’ordre, et à accroître son soutien financier. Cependant, les promesses de déploiement d’une mission multinationale de sécurité, menée par le Kenya, tardent à se concrétiser, laissant le pays dans un état de vulnérabilité extrême.
Le plan de réponse humanitaire de l’ONU pour Haïti en 2024, évalué à 674 millions de dollars, demeure largement sous-financé, n’atteignant même pas 7% de son objectif. Haïti, en proie à un regain de violences depuis le début du mois, s’enfonce dans un chaos inextricable, avec des négociations politiques entravées par des dissensions internes, laissant le sort des enfants en suspens, suspendus entre la vie et la mort, dans l’ombre d’une crise sans fin.