Haïti : 184 morts à Cité Soleil, un chef de gang lance un massacre en quête de vengeance vaudou
Le week-end du 6 au 7 décembre, un massacre tragique a frappé le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince, faisant au moins 184 victimes, selon l’ONU. Ce massacre a été orchestré par Monel Felix, un chef de gang puissant, convaincu que la mort de son fils avait été provoquée par un sort vaudou lancé par des habitants du quartier. Cet acte de violence porte à 5000 le nombre de victimes tuées en Haïti cette année, un chiffre effarant, rapporté par Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.
Les victimes, principalement des femmes et des personnes âgées, ont été victimes de mutilations horribles avant que leurs corps ne soient brûlés en pleine rue, une scène de terreur qui témoigne de la brutalité des violences. Le chef de gang, surnommé Micarnord, aurait agi par vengeance, cherchant à punir ceux qu’il suspectait d’être responsables de la mort de son fils.
Haïti traverse une période extrêmement difficile, marquée par une instabilité politique chronique et une crise sécuritaire due à la présence de gangs armés, responsables de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles à grande échelle. Depuis février, l’ampleur de cette violence a considérablement augmenté, ces gangs contrôlant désormais environ 80% de la capitale. Cette situation désastreuse a forcé plus de 700 000 personnes, dont la moitié d’enfants, à fuir leurs foyers, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
La communauté internationale, en particulier l’ONU et les États-Unis, soutient une mission multinationale pour soutenir la police haïtienne, dirigée par des policiers kényans. Cependant, malgré ces efforts, la violence continue de dévaster le pays, plongeant ses habitants dans une profonde souffrance et une incertitude qui semble sans fin.