— Par Jeanne Bulant avec AFP —
Plusieurs milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue ce mardi à Pointe-à-Pitre, afin de dénoncer les conditions de travail « insoutenables » au sein du centre hospitalier guadeloupéen, notamment depuis l’incendie de 2017 qui a rendu les locaux « vétustes ».
Des milliers de personnes ont à nouveau défilé ce mardi dans les rues de Pointe-à-Pitre à l’appel d’une dizaine de syndicats guadeloupéens, pour soutenir la grève du personnel du centre hospitalier (CHU), a constaté une journaliste de l’AFP.
Les manifestants se sont rassemblés dès le début de la matinée devant l’établissement de santé, touché par un incendie il y a près de deux ans et dont le fonctionnement est perturbé depuis.
Un hôpital dégradé par l’incendie de 2017
« Le principal objectif c’est d’obtenir plus de moyens pour disposer d’un système de santé correct », affirme Gaby Clavier, secrétaire de la section santé de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG).
Les grévistes dénoncent leurs conditions de travail depuis l’incendie du 28 novembre 2017. « Nous avons régulièrement des problèmes d’approvisionnement de matériel », rappelle Marilyne, infirmière au service hémodialyse. À cela s’ajoutent des problèmes financiers, dont une dette fournisseur de 49 millions d’euros.
« La mobilisation est là malgré les vacances et l’approche du 15 août », se félicite Jean-Marie Nomertin de la CGT-Guadeloupe, en montrant la foule devant l’hôpital.
« Notre mouvement paie : nous avons déjà obtenu des résultats », rappelle pour sa part Eddy Ségur, du syndicat FSU. Une aide de 20 millions d’euros, initialement remboursable, a en effet été passée au rang de subvention et 40 millions d’assurances qui devaient être déduits des aides gouvernementales ne le seront pas.
Pour la relocalisation de certains services
Mais les syndicats veulent obtenir la relocalisation de certains services dans les locaux du CHU, notamment le pôle parents-enfants, actuellement déplacé dans la Polyclinique, un autre établissement de santé. « Pour l’heure c’est impossible de sortir de la Polyclinique », se défend le porte-parole de la direction du CHU, qui a promis des études de faisabilité pour la réhabilitation de certains locaux de l’hôpital.
Cette seconde mobilisation, après un premier rassemblement le 1er août, a reçu le soutien de nombreux artistes locaux, qui ont appelé la population à descendre dans la rue.
D’autres sujets, comme les sargasses, la gestion de l’eau ou le pesticide chlordécone, sont venus se greffer dans les débats. « Nous sommes dans un territoire globalement dégradé », note Elie Domota, de l’UGTG. Les syndicats espèrent un mouvement généralisé à la rentrée, « comme en 2009 ».
Jeanne Bulant avec AFP
Source: bfmtv.com