Génétique et anthropologie (5). Festivals panafricains des années 1960 et 70 : réflexions sur une archive

Vendredi 5 avril 2019, 14h30-16H30. E.N.S. Rue d’Ulm Paris

Séminaire coordonné par Nicolas Martin-Granel et Julie Peghini

Ce séminaire de l’équipe « Manuscrits francophones » cherche à confronter, comparer et surtout à mettre en relation génétique et anthropologie, deux disciplines dont l’Afrique et la Caraïbe constituent déjà le « terrain » commun. Si l’anthropologue s’est lui-même observé « comme auteur » (Geertz), producteur de textes et donc d’avant-textes relevant d’une étude génétique, l’écrivain africain, à l’inverse, s’est défini comme un « guetteur » dont la première phase de travail est « l’enquête » (Sony Labou Tansi) dont les traces peuvent être repérées par l’anthropologie de l’écrit (politique, religieux, historique, culturel, etc.). Outre ces « branchements » (Amselle) évidents situés en amont du processus, celui-ci peut être interprété au croisement de concepts typologiques élaborés dans les champs disciplinaires distincts, mais qui finissent par entrer en résonance, tels le prophétisme scripturaire et l’écriture à processus. Il s’agira aussi de mettre en commun les moyens et méthodes (entretiens, archives, films) pour explorer ensemble de nouveaux terrains, notamment les réseaux sociaux.

L’ensemble des matériaux réunis pour chaque séance (interventions, documents commentés, y compris extraits vidéos ou œuvres plastiques) sera mis en ligne en flux continu dès le lendemain de la séance, pour documenter les travaux du séminaire, alimenter le débat et faire émerger progressivement une réflexion commune. C’est la revue Continents manuscrits qui accueillera ces contributions, sous la forme d’un numéro flow, alimenté de janvier à juin 2019.

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Vendredi 5 avril 2019, 14h30-16H30. E.N.S. Rue d’Ulm Paris

Nous nous proposons de raconter la genèse d’une rencontre entre chercheurs autour de corpus d’archives traitant de grands festivals panafricains. Il sera question d’archives, bien sûr, mais aussi d’expositions, de dons, de plagiats d’archives existantes et en devenir.

Sarah Frioux-Salgas a suivi des études d’Histoire africaine à Paris 1. Elle a été assistante d’exposition au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Marc Chagall : Hadassah, 2002, Tim : être de son temps, 2003). Depuis 2003, elle est responsable des archives et de la documentation des collections à la médiathèque du Musée du quai Branly. Elle a collaboré avec Édouard Glissant, en mai 2007, pour la journée Mémoire des esclavages et de leurs abolitions. Elle a assuré le commissariat de l’exposition Présence Africaine. Une tribune, un mouvement, un réseau(Musée du quai Branly 2009) et, dans un cadre connexe, a dirigé le numéro 10 de la revue Gradhiva, « Présence Africaine. Les conditions noires : une généalogie des discours ». En 2014, elle a organisé l’exposition L’Atlantique noir de Nancy Cunard. Negro Anthology 1931-1934(Musée du quai Branly) et édité le numéro 19 de la revue Gradhiva consacré à cette exposition. En 2016, avec Dominique Malaquais et Cédric Vincent, elle a été commissaire de Dakar 66. Chronique d’un festival panafricain (Musée du quai Branly) et, dans la même institution, a collaboré à l’exposition The Color Line, Les artistes africains-américains et la ségrégation. En 2018, elle a participé à l’édition, aux Nouvelles Editions Jean-Michel Place, du fac-similé de la Negro Anthology de Nancy Cunard (1934) et a été la commissaire de l’installation Paul Robeson (1898-1976). Un homme du « Tout-monde » (Musée du quai Branly).
Historienne d’art et politiste, Dominique Malaquais interroge les intersections entre violences politiques, inégalités économiques et élaborations de cultures urbaines. D’abord enseignante aux Etats-Unis (Columbia, Princeton, Sarah Lawrence), aujourd’hui chercheuse au CNRS (Institut des mondes africains), elle co-dirige avec Kadiatou Diallo la plateforme curatoriale expérimentale SPARCK (Space for Pan-African Research, Creation and Knowledge). Parmi ses projets récents et en cours : réflexions sur les échanges entre Afrique et Asie à travers les arts visuels, la littérature, l’urbanisme et la spiritualité (Afrique Asie : arts, espaces, pratiques, co-dirigé avec Nicole Khouri et publié en 2016) ; Archive (re)mix : vues d’Afrique (PUR 2015, avec Maëline Le Lay et Nadine Siegert), recueil d’essais explorant les trajectoires de plasticiens, d’écrivains, de musiciens qui, à travers leur travail, explorent les multiple facettes de la rencontre entre art(s) et archive(s) ; PANAFEST Archive, projet collectif sur la mémoire de grands festivals panafricains des année 1960 et 70 ; expositions (Dakar 66, Musée du quai Branly, 2016, Kinshasa Chroniques – MIAM, Sète, 2018-2019 et Cité de l’architecture & du patrimoine, 2020 / catalogue paru aux Éditions de l’œil en 2020) ; Yif menga, projet de recherche collectif sur la performance comme proposition politique… Dominique Malaquais est également Associate editor de la revue Chimurenga et fut présidente d’ACASA (Arts Council of the African Studies Association) de 2014 à 2015.
Séminaire ouvert à tous. Venez nombreux !