Le Modemas, Le PKLS, Le cercle Frantz Fanon ont décidé d’honorer la mémoire de Marcel Manville
Le 2 décembre 2018 il y aura 20 Ans que Marcel Manville est décédé.
Ti jo Mauvois est décédé le 6 décembre 2011, même jour que Frantz Fanon 50 ans après.
Ces compatriotes, le psychiatre, l’avocat, l’historien ont imprégné notre histoire. Ils ont par leur pratique, traqué les esclavages et aliénations de toutes sortes
Une volonté de réconciliation avec avec nous mêmes, une volonté libertaire de libération.
Nous tacherons de nous rappeler d’eux et de l’héritage laissé.
6 décembre 2018 rencontre à l’OMCRL du Robert à 18h30
8 décembre 2018 rencontre à la salle Frantz Fanon (Atrium)
Des interventions se feront aussi en hommage à Frantz Fanon et à Georges dit TI JO Mauvois.
Une centration sur Marcel Manville.
Pourquoi se souvenir de Marcel Manville ?
Il y a nécessité pour nous autres du même pays, de reconnaître les actions de lutte contre la domination coloniale des nôtres, et parmi eux Marcel Manville.
Il y a nécessité de repérer l’humanisme de Marcel :homme vertical,
Défenseur des libertés : celles des citoyens et celles des peuples et donc celles du peuple martiniquais
Il y a donc nécessité de vérifier si l’héritage laissé fructifie.
Enfin puisque nous sommes dans une lutte pour notre émancipation nous saisissons une occasion d’ancrage de notre lutte dans une tradition.
Qui était Marcel Manville ?
Il parle de lui même dans un livre intitulé :
« Les Antilles sans fard »
De sa Naissance en 1922 à Trinité à Son engagement volontaire dans les forces française libre.
« Accrocher son char à une étoile »
« En 1946,nous étions deux nègres sur les vingt mille étudiants de Panthéon, Doudou Thian qui venait du Sénégal, et moi même revenant des Antilles après l’épopée de la guerre »
Puis le martiniquais avocat au barreau de Paris(22 octobre 1947) dans un contexte international précis.
L’etat Français et la Corée, le Viet Nam, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie
L’affaire de Madagascar.
La guerre d’Indochine
La IV république .Ministres P.C ne s’opposant pas à la poursuite de la guerre en Indochine.
« Je crois que la guerre d’Indochine, d’une part, ma découverte de Mounier, d’autre part, et la bataille menée par le parti communiste français contre la »sale guerre »,explique mon engagement politique. j’avais découvert que la lutte solitaire, quelles que fussent sa noblesse et sa grandeur, était souvent une lutté vaine. »
1952 publication de « Peau noire, masques blancs »
En 1953« Fanon part en Algérie, nommé à l’hôpital Blida –Joinville
1953 Marcel Manville « était de ceux qui au Palais de Justice, avaient adhéré…à la cellule « Sorbonne-Lettres » qui regroupait tous les contestataires de la ligne du parti, »
1er novembre 1954 .
Marcel Manville l’Avocat militant devient Militant avocat international
NON AU COLONIALISME . (Bonne –Constantine-Alger) lien avec le FLN
Guerre de libération de l’Algérie et prise de conscience aiguë du fait national martiniquais…Richesse de l’activité et de l’action de M.Manville .
Décembre 1959
Ordonnance de 1960
Création du « Front Antillo Guyanais .Mars 1961 Grêve au Lamentin et tuerie. 3 ouvriers agricoles Tués.
Discours de Georges Gratiant
Dissolution du Front Antillo- Guyanais Avril 1961
Les Grands Procès (AJAM-GONG)
Le combat contre le racisme
L’organisation de la diaspora antillo guyanaise.
1970 -1981-
Marcel Manville :la radicalisation dans un contexte particulier.
COLLOQUE SUR L’ÉMIGRATION
Convention du Morne Rouge
Retour en Martinique
Batailles électorales (trinité)-la gauche au pouvoir.
Décision du Mémorial Frantz Fanon
Création du Cercle Frantz Fanon
Rupture avec le P.C et création du PKLS
Premier colloque sur l’autodétermination
Mise en place de l’AAJ
Défense des prisonniers politiques
Refus de célébrer le bicentenaire de la révolution française
Procès de Christophe Colomb
Dernier colloque sur le droit des peuples Avril 1998.
Procès Papon.
Marcel Manville homme de rupture- Homme de verticalité –Ami fidéle –Homme d’ouverture –homme de dialogue- Homme radical- PATRIOTE.
Décès 2 Décembre 1998.
Compte tenu de ce parcours, les organisateurs ne voudraient pas d’une commémoration mais de l’identification de l’héritage laissé et en delà mise en évidence des défis auxquels les militants d’aujourd’hui ont à répondre.
1/Où en est-t-on de la défense des droits individuels et collectifs
Marcel Manville proches des salariés en butte à leur « patrons »,dans des secteurs différents.
Marcel Manville défendant les individus victimes des agissements racistes et colonialistes ?Où en est-on aujourd’hui ?
ET où en sommes nous de la reconnaissance du droit du peuple Martiniquais à disposer de lui même ?`
2/« Les mots d’ordre variaient selon les circonstances et les périodes de vote : « participations aux affaires », « autonomie interne » « autonomie démocratique et populaire vers le socialisme ».
« Quelle erreur historique et funeste que de penser que nous pourrions arriver au socialisme dans une colonie, fit-elle appelée département d’outre mer, comme si les dirigeants de la bourgeoisie française allaient faire un banc d’essai, une oasis de socialisme dans l’^le de la Martinique ! » Marcel Manville
Problématique de la Colonisation donc de la décolonisation, donc de la libération ? Ou en sommes nous ?La Martinique est « Collectivité Territoriale » est ce à dire qu’elle n’est plus colonie ?
3/ «L’actualité nous interpelle quotidiennement .En effet de façon paradoxale, à l’heure où le monde est devenu un grand village, où le moindre évènement est répercuté simultanément sur tous les points de la planète, au moment où la mobilité des hommes sur notre globe est chose courante, l’altéricide se développe dangereusement . »M.M
Problématique ici et maintenant du racisme. Ses formes, son insidieuse nuisance surtout lorsqu’ est évoqué et revendiqué le droit du peuple martiniquais à réparation du crime de l’esclavage, de la traite et donc de « l’expoliation » complète des africains déportés et esclavagisés des résultats de leur travail.
4 / « Pour qu’il y ait mobilisation d’un peuple, il faut que ceux qui ont la prétention de le diriger ne servent pas de frein au mouvement de libération nationale et d’alibi à la puissance dominante. »
Quelle est donc aujourd’hui le projet mobilisateur permettant de poursuivre notre lutte de libération. ?
Comment se perçoit le passage d’une conscience soumise à une conscience fiere et libératrice ?Quelles luttes concrètes permettent-elles une avancée vers notre émancipation. ?
Quelle maîtrise avons- nous et/ou pouvons -nous avoir sur nos ressources ?
Enfin comment la connaissance de notre histoire collective propre nous permet-elle d’œuvrer à notre libération totale ?
Héritage de Frantz Fanon, de Marcel Manville, de Ti JO Mauvois ?
L’action de libération commencée par les révoltés contre les esclavages, ne dure que si elle est menée au nom de la suppression des contradictions et des aliénations produites dans le système colonial actuel… Est –ce une conviction partagée ?
Frantz Fanon, Marcel Manville et Ti Jo Mauvois….