26 & 27 mai 2022 17 sur les berges de la Lézarde au Gros Morne
Restitution de résidence artistique
• Le spectacle vivant au service de notre mémoire
• Les 26 & 27 mai 2022 à 17h
• Ouvert au public
• Sur les berges de la rivière Lézarde au Gros-Morne
• Maison pour tous de Rivière Lézarde
Une femme et un homme, deux danseurs/performeurs Rita Ravier et Dominique Linise, à un endroit où le langage des corps est essentiel. Les itinéraires sont parallèles, elle et lui et se croisent sans se voir pour au final se retrouver dans une histoire commune, celle d’un peuple, celle de chacun d’entre nous, une histoire derrière l’Histoire.
L’esthétique du morcellement et de la reconstitution sera prédominante, avec la volonté de de mettre en valeur les lieux. La nature est omniprésente.
Cette expérience artistique se déroulera à l’issue de la résidence de création porté par SeizeMètresCarrés depuis Janvier 2022 au Gros-Morne.
Une expérience sensorielle sera proposée au public durant deux représentations.
En plein air, ils seront invités à suivre et découvrir ce travail de création pensé par l’artiste Laura De Souza porté par la danse, les arts visuels et la musique.
Le public sera invité à ressentir, il pourra circuler, s’imprégner du lieu, le sentir et observer ce qui s’y passe, avant de suivre pas à pas nos deux êtres composites.
La résidence de création a été l’occasion pour l’artiste Laura De Souza de concevoir un dispositif artistique appelé Drive Sensorielle qui pourra convoquer d’autres lieux et espaces naturels en Martinique mais pourquoi pas en Guadeloupe.
Genèse
Deux Êtres, une femme et un homme, emprunts à la nostalgie du corps et de l’âme, tentent d’avancer, de se construire, de prendre et reprendre leur souffle comprimés dans ce corset sociétal qui se resserre. Chacun chemine et se questionne sur son propre mouvement, son rapport à l’autre. Leur recherche de fluidité les ramène à la source, celle de la souvenance, mais ils font face à la réalité d’un oubli forcé, à une mémoire ancestrale spoliée, Ils répondent néanmoins à l’appel et entament chacun leur traversée initiatique dans des lieux où jadis ont vécu leurs ancêtres Amérindiens et Africains.
Ils drivent, vagabondent. Pas après pas ils vont se délester, faire le choix de leur propre nudité, guérir les mémoires, et télécharger des données, les manquantes, les invisibilisées, les oblitérées, celles qui ne sont ni dites, ni écrites, celles qui ont été voilées par l’oubli des corps fragmentés. Ils vont conscientiser ces interstices, leurs richesses et cueillir sur leur itinéraire ce qui s’offre à eux, des dons, des savoirs, des sensations, des témoignages…
Cette traversée sur les traces ancestrales est une reconnaissance simultanée de leurs deux dimensions, celle du visible et de l’invisible, la constitution des êtres composites qu’ils sont.
Note d’intention
Comment en tant que caribéen.ne se révéler à soi-même dans une société toujours sous domination, ou la violence sous différentes formes est omniprésente (psychologique, socio-économique, physique, sanitaire etc…).
Ce travail de recherche et de création repose sur le socle du soin et la réappropriation de l’espace environnemental. Les personnages, au fur et à mesure de leur mouvement (progression), se soignent, soignent leur lignée en rompant le cycle des blessures générationnelles en allant interroger la mémoire des lieux.
Les lieux sont un vivier de mémoire(s). Partir du lieu comme espace de soin et considérer qu’une mémoire ancienne qui n’a pas été transmise oralement ou à l’écrit y reste stockée. On peut y avoir accès à tout moment. Cette mémoire ici est invoquée par le mouvement, la transe des personnages, le contact d’un pied au le sol, d’une main sur un « rimèd razié », et il s’établit alors une transmission sensorielle pour « récupérer », « télécharger » l’héritage ancestrale. Il est primordial de réintroduire nos espaces avec respect et conscience.
Le corps est aussi un lieu de mémoire(s). L’Être composite se constitue petit à petit de matière fragmentée pour s’incarner davantage, se reconnaître et faire éclore ses potentialités, il va s’extraire d’un système, pour créer une nation, et transmettre en conscience.
Organiser la passation du vivant, sécuriser les acquis, les traces empruntées et permettre aux générations qui succèdent de les faire vivre, évoluer car rien n’est figé.
Et leur laisser ainsi l’espace pour s’inscrire dans l’histoire de leur peuple.
Les lieux
La Martinique.
Le Gros-Morne.
La nature est centrale dans le processus d’éveil des deux personnages, elle les
accueillera sur les anciennes traces amérindiennes et lieux d’habitation Mawon sur tout l’île dans la phase de recherche.
Pour enfin marcher ensemble dans les grandes étendues vertes de la berge de la rivière du quartier Lézarde dans la commune du Gros Morne durant la période de création en Mai 2022. L’univers sonore crée par Dj Noss (Marcel Jean-Baptiste )reposera sur ces sons ambiants captés en ces lieux durant le temps de recherche.
“ Leur mouvement prend naissance dans l’eau de la rivière, l’eau ouvrant le chemin.
Les personnages ont fini leur ben démaré, en vagabonds, ils s’engagent sur la trace façonnée par les ancêtres, la traversée initiatique est en marche. Les sculptures représentant une partie des fragments seront intégrées dans le paysage, accrochées à un arbre, posées sur le sol…”
Kouché zantray kont zantray pou kouté
Kouté koy pou kouté kow
Enspirasionw sé èkspirasiyon-i
èkspirasiyonw sé enspirasiyon-i
Pwan ! Ladjé ! Respiré ! Alé !
Les médiums
“ Leur mouvement prend naissance dans l’eau de la rivière, l’eau ouvrant le chemin.
Les personnages ont fini leur ben démaré, en vagabonds, ils s’engagent sur la trace façonnée par les ancêtres, la traversée initiatique est en marche. Les sculptures représentant une partie des fragments seront intégrées dans le paysage, accrochées à un arbre, posées sur le sol…”
Fragments – Les arts visuels
Les fragments récoltés au fil de la drive par les deux personnages sont matérialisés de différentes façons. Ils trouveront sur leur passage des sculptures textiles inspirées des quatres éléments (eau, terre, vent, feu), des amulettes inspirés des rimèd razié.
sé mwen, sé wou,
nou sé lot ki té la avan nou
Être composite / La drive – Danse
L’être dans toutes ses dimensions est au centre de cette création. Il se recompose au fil de la drive, cette traversée initiatique,il se construit à partir de l’oubli forcé,d’une mémoire fragmentée.
Comment réussir à se voir quand notre regard est biaisé, comment se déconstruire?
La réponse pourrait être en vivant en contact constant avec la nature.
Ou en allant à la rencontre de soi en créant notre propre mouvement à partir de ce que nous sommes mais aussi à partir de la transmission, de l’héritage visible et invisible.
Dans cette drive, la transe est un espace de totale liberté, ce laps de temps où le corps ne pèse plus. L’expérience de la chorégraphe martiniquaise Josiane Antourel sera une inspiration pour le mouvement des danseurs Rita Ravier et Dominique Linise.
Documenter, archivage vivant : la transmission par la trace – Le Cinéma
Ce travail de recherche et de création est animé par un profond désir de transmission et de partage du vivant. Les temps de résidence de même que la restitution seront documentés :
Le film avec Yannis Sainte-Rose :
Filmer le processus de recherche et de création , les temps de rencontres, les lieux, les savoirs afin de créer une mémoire du vivant et en faire une source d’information accessible aux artistes, mais aussi à un plus large public notamment scolaires.