Selon l’état des lieux des vulnérabilités des Français, édité chaque année par le Crédoc, les classes moyennes inférieures ont été particulièrement impactées par la hausse des prix en 2022.
Pour sa troisième édition depuis 2018, l’Observatoire des vulnérabilités, créé par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) s’est intéressé aux classes moyennes inférieures. Le constat est sans appel : l’inflation accroît la vulnérabilité de cette couche sociale…
En synthèse, ce document traite des vulnérabilités et aborde les points suivants…
- Une forte progression du sentiment de vulnérabilité dans la population. 41% se sent « plutôt » ou « tout à fait » vulnérables (+10 pts en un an) en lien avec la hausse des prix (notamment de l’énergie)
- Un sentiment qui progresse dans toutes les catégories de la population, mais plus particulièrement chez les jeunes, les classes moyennes inférieures, les foyers précaires
- Une difficulté à payer ses factures en hausse, notamment celle d’eau, gaz, électricité : 18%, en hausse de 8 pts sur un an.
- Des comportements de limitation du chauffage qui concernent la moitié de la population
- Une hausse des dépenses reportées ou annulées : en particulier hausse des reports de courses alimentaires (32%, +12 pts) et d’entretien technique du véhicule (34%, +12 pts),
- L’inflation vient s’ajouter aux autres difficultés et impacte particulièrement le quotidien des personnes qui sont en situation de vulnérabilité depuis plus de deux ans, avec un possible impact sur la réduction de la diversité alimentaire
- Une forte mobilisation des associations et pouvoirs publics : la proportion de personnes aidées a beaucoup progressé
- Globalement un bon ciblage des aides qui touche prioritairement les bas revenus, les jeunes, des catégories qui se sentent effectivement plus vulnérables que les autres
- Mais des enjeux concernant les classes moyennes inférieures qui se sentent beaucoup plus vulnérables cette année, et qui demandent et obtiennent moins souvent des aides (possibles effets de seuil, de non recours par peur de la stigmatisation, ou par manque d’information et d’accompagnement)
- Malgré les aides, les renoncements aux déplacements concernent plus particulièrement les personnes vulnérables, et encore plus fortement celles vulnérables depuis moins d’un an : 57% d’entre eux ont renoncé à rendre visite à des proches (vs 40% en moyenne),
- En lien avec la réduction des déplacements, un sentiment de relégation territoriale (46%, +11 pts/janvier 2022), de solitude (29%, +9 pts/janvier 2022) et une peur de basculer dans la pauvreté 26%, + 7 pts en un an) qui progressent