Fidel Castro (tout comme le Che) représente à mes yeux l’un des plus grands héros de tous les temps.
— Par Gary Klang —
Avant la prise du pouvoir, j’habitais à Port-au-Prince, dans le quartier de Bourdon, et à côté de chez moi se trouvait une pension de famille qui appartenait à ma grand-tante et où logeait l’ambassadeur de Batista, un certain Valdivia. Comme à l’époque il y avait couvre-feu, car le vieux fou de Duvalier jouissait de terroriser son peuple et que tout le monde s’ennuyait, Valdivia venait tous les soirs s’entretenir avec mes parents. La zone étant isolée, il n’y avait aucun danger. Les deux voisins, qui habitaient de l’autre côté, venaient eux aussi se joindre à nous. Il s’agissait de l’avocat Georges Rigaud et d’Hubert Legros, deux opposants à Duvalier qui tuaient le temps en ourdissant des complots qui, hélas, furent tous des échecs. Je revois encore Valdivia disant en souriant malicieusement que Fidel était un hurluberlu qui n’avait aucune chance de vaincre. Mais le Destin fit mentir Monsieur l’Ambassadeur qui fut rappelé à la Havane et fusillé. La Révolution n’est pas un dîner de gala.
Ayant chassé Batista, Fidel, non content d’apprendre à lire à son peuple et de lui fournir des soins gratuits, apporta une aide militaire décisive aux opprimés d’Afrique du Sud, en Angola, sans rien demander en retour, ce qui mit fin aux horreurs de l’apartheid. Mandela lui gardera une reconnaissance éternelle. Mais les Américains, ennemis de tous les régimes de gauche désireux d’améliorer le sort de leur peuple, tramèrent contre lui plus de 600 tentatives d’assassinat et tentèrent même d’envahir Cuba à la baie des Cochons. Mais comme pour Alexandre et pour César, les dieux de l’Olympe veillaient sur Fidel, qui ne les décevra pas.
En plus de ses hauts faits d’armes, et sans rien demander une fois de plus, il envoya des milliers de médecins à travers le monde, afin de venir en aide aux défavorisés. J’en ai rencontré en Haïti qui allaient soigner les malades dans les endroits les plus retirés, vu que les médecins haïtiens ne s’y rendaient guère. El Commandante proposa même à Bush de l’aider après les dégâts causés par Katrina. Mais ce dernier refusa, honteux sans doute, car ce n’est sûrement pas lui qui aurait partagé gratuitement un seul de ses médecins avec des gens dans le besoin.
Qui d’autre l’a fait à part Fidel ?
Comment ne pas aimer cet être hors du commun, si courageux, si généreux ? Comment ne pas admirer un homme d’une telle grandeur, auprès de qui les autres ressemblent à des Lilliputiens ?
Un homme digne des plus grands héros de tous les temps. D’ailleurs, il s’appelait Alexandre, Fidel Alejandro Castro Ruz.
La Sierra Maestra fut une épopée comparable à celle d’Alexandre le Grand, de Jules César et d’Achille dans l’Iliade.
J’écris ce texte, non pas seulement pour faire l’éloge de Fidel, mais aussi pour demander aux États-Unis d’Amérique de mettre fin à leur embargo, qui dure depuis plus de 60 ans, et de restituer Guantanamo à ce peuple digne du plus grand respect.
Cette haine n’a que trop duré.
Gary Klang