Festival « Les révoltés du monde » : au jour le jour

Dimanche 7 avril 2019

9h : Table ronde avec les réalisateurs

11h : Au nom du père et des esprits. Séance hommage à Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste Kanak.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

14h30 Winnie. Séance hommage à Winnie Madikizela-Mandela

Un documentaire et des controverses!  (Suivre le lien)

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud. Ce film de 84 minutes, récompensé en 2017 au festival de Sundance et diffusé à la télévision sur Arte et en Afrique du Sud une semaine après sa mort, le 2 avril, la présente comme la plus grande des victimes : de l’apartheid, mais aussi d’un certain machisme et de sa propre organisation, l’ANC, qui l’aurait exclue du jeu politique.

Illustré de nombreuses images d’archives et d’une interview exclusive, le film faisait déjà des vagues avant la disparition de l’ex-femme de Nelson Mandela. Non pas parce qu’il avait fait l’objet d’une projection privée à Johannesburg en sa présence et sur invitation de sa famille en 2017. Mais parce que l’un de ses extraits, diffusé sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud début mars, donnait sa réponse ultime à Desmond Tutu, qui avait tenté en 1997 en tant que président de la Commission vérité et réconciliation (TRC) de lui extorquer un pardon pour les exactions de sa milice, le Mandela United Football Club (MUFC), dans les années 1980 à Soweto.…

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16h30 Che Guevara, naissance d’un mythe. Soirée de clôture

Cinéphile, écrivain et photographe, le célèbre révolutionnaire cubain d’origine argentine a méticuleusement construit son mythe. A coups de mise en scène, en famille, au pouvoir ou au combat, le « Che » est devenu l’une des grandes figures de la Révolution dans le monde entier. Il a même médiatisé sa face obscure. Et grâce à sa barbe hérissée et son cigare à la bouche, Che Guevara a métamorphosé l’image du guérillero, lui donnant la magnificence du héros de guerre. Cinquante ans après sa mort, à partir d’archives inédites et méconnues, retour sur la véritable image de ce combattant héroïque et sur l’histoire d’un homme piégé par sa propre légende.
Malgré quelques longueurs, ce récit dense, solidement documenté et précis, se révèle captivant. Du début à la fin, il dévoile des images d’archives parfois saisissantes, notamment celles de sa mort et de ses mains coupées, des instants qui paraissent aujourd’hui surréalistes. Les explications et les anecdotes des historiens sont également passionnantes.

Avec le pass festival

18h30 Les Souffleurs de Mémoire

Les conques de lambi ou « konn lanbi » sont à l’honneur dans Mémoire Vive, avec le documentaire Les souffleurs de Mémoire !

Pierre-Louis Delbois, musicien autodidacte, vieux pêcheur et ancien maçon, est habité par la passion de transmettre le savoir qu’il a hérité des aïeuls et qu’il craint de voir disparaître : celui des « sons de la mer », souffle puissant et grave amplifié par la spirale des coquillages, modulé à l’infini par la main de l’homme, les codes de communication, les rites et les symboles liés à la conque de lambi.

Avec des amis intellectuels, enseignants et chercheurs, il a créé le groupe expérimental Watabwi dans le but de répertorier les connaissances liées à cette tradition martiniquaise héritée des derniers Caraïbes, peuple amérindien des Antilles habitant les îles avant la colonisation européenne, tout en poussant plus loin la recherche musicale, explorant le formidable potentiel harmonique de la conque. Pour que jamais ne s’efface cette trace unique au monde, ce chant soufflé à l’oreille des générations qui viendront, après lui, tirer la senne de la mémoire…

Ce film comprend la participation de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Sylvie Glissant et Dédé Saint-Prix.

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Samedi 6 avril 2019

Samedi 6 avril 11h : Djambar Sembéné l’insoumis. Séance hommage au cinéaste sénégalais Sembéné Ousmane
Spectateurs, amis, collaborateurs, réalisateurs et journalistes nous entraînent dans une ballade buissonnière à travers la vie et l’œuvre du réalisateur et écrivain Sembène Ousmane, disparu en 2007.

La plage de Yoff, village de pêcheurs, où Sembène s’était établi à Dakar, nous rappelle l’importance de l’ailleurs et de la mer pour ce grand conteur à l’écoute et au service de son peuple.

Extraits de films, de textes, de sa leçon de cinéma à Cannes en 2005, font se côtoyer des intervenants aussi divers que des apprentis-cinéastes sénégalais et des Africains-Américains tels que Danny Glover ou des universitaires dans un même désir d’absolu et d’émancipation.

14h30 Nos chaînes invisibles, le code noir(e)

Un documentaire français réalisé par Virginie Berda en 2018. Après plusieurs siècles de silence, émerge doucement l’histoire féminine de l’esclavage. Si les livres et documentaires francophones n’abordent que rarement les conditions de vie, la souffrance et le combat mené par les femmes lors de cette douloureuse période de l’histoire, des historiens se penchent toutefois sur la question. Objets de labeur, les femmes soumises à l’esclavage ont également été réduites au statut d’objet sexuel. Comment donner la vie dans ces conditions ? Quel lien entre la femme esclave et la Martiniquaise d’aujourd’hui ? Ce film tente de rendre justice aux femmes victimes de la traite négrière.

Quelles traces les femmes ont-elles laissées dans la longue et pénible histoire de l’esclavage ? Comment ces traces sont-elles encore lisibles aujourd’hui ?
Après plusieurs siècles de silence et d’étouffement, une histoire féminine de l’esclavage émerge à peine.
Jusqu’à maintenant, seul l’esclave avec un « grand E » était, globalement, (dé)considéré et le genre n’existait pas. Pourtant, être femme et être esclave, c’est être en minorité au milieu des hommes, être souvent un objet sexuel, en plus d’un objet de labeur. C’est être mère parfois, et donc donner la vie à de nouveaux esclaves. Mais c’est aussi transmettre une tradition orale, se battre au quotidien et parfois se battre tout court pour l’ultime espoir : la liberté.
Ce film explore un univers invisible qui, cependant, n’a jamais cessé d’être présent dans l’histoire cruelle de la traite négrière, et qui continue de hanter le monde créole. Une manière de rendre justice à celles qui, sur la photo de groupe, ont disparu, leur sort fondu dans la souffrance générale.

16h : Briser le cercle (Breaking the Cycle)

La violence dans les relations homme-femme est souvent maintenue par le secret.
Camika, mère de famille trinidadienne, a été une femme battue par son mari, elle est maintenant résiliente et a trouvé la force d’élever la voix pour faire cesser l’abus et rompre le cercle du silence.

18h : Les jeunes filles de Neiu (The Girls ol Neru)

Au Kenya, une jeune fille sur trois a été victime d’un viol avant ses 18 ans, les investigations de la police sur ces crimes sont plus de l’ordre de l’exception que la règle, créant une culture de l’impunité autour du viol. Une équipe internationale menée par l’avocate canadienne Fiona Sampson et Tumaini Shelter, la responsable de l’ONG Ripple International s’empare de la défense de 11 jeunes filles pour monter une tactique juridique inédite. Elles veulent forcer le gouvernement Kenyan à faire respecter sa si chère constitution et obliger la police à répondre de ses actes.

20h : Joséphine Baker, première icône noire (suivre le lien)